Le 38e Salon du livre de l'Estrie, sous le thème «Livres à la carte», ouvre ses portes aux amoureux des livres du 13 au 16 octobre, au Centre de foires de Sherbrooke. Au menu: auteurs à découvrir ou redécouvrir, séances de dédicaces, tables rondes, animations pour petits et grands... le tout sous la présidence d'honneur de Biz. Les lignes qui suivent sont un résumé d'un artiste qui ne se résume pas.
Biz. Rappeur, chanteur, comédien, auteur à succès, amoureux des mots, érudit de la langue française. Parfait président d'honneur, il va sans dire, pour un événement qui met de l'avant la création, l'imaginaire et le travail passionné d'auteurs qui présentent leur coeur à nu, par leurs mots.
«Depuis les débuts de Loco Locass, en 2000, on vit un attachement particulier pour Sherbrooke. On a commencé aux Marches du Palais, au Granada, on a fait des shows au cégep, à l'Université... On a toujours été tellement bien accueillis ici, qu'être président d'honneur du Salon du livre de l'Estrie, ça ne se refusait pas», souligne Biz, précisant ne jamais porter de cravate habituellement, mais en arbore une spécialement pour l'événement.
Difficile de dresser un portrait juste de la carrière de Biz. C'est qu'il en a des talents et des passions! Toutefois, on retrouve dans chacun de ses projets le même fil conducteur, la même bougie d'allumage: un amour des mots, un travail acharné à dire et décrire les choses correctement, et un grand respect de la langue française. «Pour moi, autant quand j'écris que quand je lis, ce n'est pas l'histoire qui compte. C'est la façon de la raconter. »
On l'a d'abord connu par Loco Locass, groupe de rap dont les textes engagés ont rapidement fait l'unanimité de la critique et du public. Il collabore également, depuis 2011, au club de lecture de l'émission Plus on est de fous, plus on lit diffusée sur Ici Radio-Canada Première. Il y discute, par sa verve et son éloquence propres à lui, de lectures qui lui ont plu, ou moins. «Ce qui me fait tripper quand je lis, c'est de tomber sur une phrase parfaite, sur une construction de texte qui me jette à terre, ou sur un punch que je n'ai pas vu venir.»
En ces circonstances de salon du livre, si on lui demande quels sont ses auteurs ou livres coups de coeur cette année, il est bien embêté. «Il y en a tellement. Mais je dirais que Nathasha Kanapé Fontaine, qui est d'ailleurs auteure à l'honneur ce samedi au Salon du livre de l'Estrie, est à découvrir. Elle décrit la réalité autochtone d'une façon superbe. »
Biz, l'auteur, récolte de plus en plus les fruits des mots qu'il a semés. Il a publié quatre romans: Dérives (2010), La chute de Sparte (2011), Mort-terrain (2014) et Naufrage (2016). Mort-terrain s'est révélé un succès en Europe, et lui a valu le Prix France-Québec en 2015, attribué par un jury de 600 lecteurs. «C'est un grand honneur. Non seulement de faire voyager la littérature québécoise outre-mer, de faire connaître notre culture, notre accent, mais en plus de recevoir un prix du public. C'est pour le public et non pour la critique qu'on écrit.»
Par ailleurs, Biz est actuellement à la co-scénarisation de La Chute de Sparte. Son populaire roman pour adolescents prendra vie au grand écran. Il est également à écrire son cinquième roman, qui devrait paraître en 2017, en plus de donner régulièrement des conférences dans les écoles et les bibliothèques. Il ne chôme pas, Biz. Il se laisse porter par ses mots, par les idées qui l'obsèdent et lui tournent dans la tête. Vient ensuite un travail ardu et insoupçonné pour rendre justice à la langue qu'il aime tant.
«La première étape du processus d'écriture, c'est comme faire de la peinture. On part d'une toile blanche, on ajoute de l'encre, des couleurs. Mais ensuite, il y a tout un travail de sculpture à faire pour arriver au résultat final. Et le résultat final, ça doit être comme une musique. Même quand on lit dans notre tête, on doit entendre une voix, ça doit couler, comme une rivière. »
Inspirant, ce Biz.