Visage bien connu au sein du Service de police de Sherbrooke, Philippe Dubois accrochera officiellement son uniforme le 1er juillet prochain. Les gyrophares de la retraite sont maintenant illuminés pour celui qui a passé les 35 dernières années de sa vie au service de la population.
Originaire de Sherbrooke, Philippe Dubois a grandi dans l'ouest de la ville pas bien loin de l'école secondaire du Triolet. Bien qu'il ait hésité un certain moment entre le métier de pompier et de policier, il a rapidement arrêté son choix sur la deuxième option. « C'est toujours le métier de policier qui ressortait tout le temps », affirme le principal intéressé.
Ayant commencé sa carrière en 1983 comme policier à temps partiel au service municipal de Cowansville, Philippe Dubois a joint les rangs du Service de police de Sherbrooke le 25 mars 1985. Depuis, il a accumulé bon nombre de souvenirs qui resteront toujours bien gravés dans sa mémoire.
« Mes meilleurs souvenirs, il y en a un peu à toutes les sauces, admet Philippe Dubois. Je me souviens entre autres lorsqu'on a sorti des gens de la rivière Saint-François et de la rivière Magog ou bien quand on a empêché un vol à main armée au pavillon de la salle Maurice-O'Bready à l'Université de Sherbrooke il y a quelques années. Plusieurs autres souvenirs me viennent en tête comme lorsque j'ai travaillé avec les jeunes au niveau des drogues et de la prostitution. Il y a plusieurs interventions qui ont été positives dans ma carrière et qui ont permis à ces jeunes de s'en sortir. »
À ses débuts à Cowansville, Philippe Dubois avait également surpris un concierge d'une épicerie qui remplissait son auto de marchandise toutes les nuits. « Il apportait ça chez lui et en envoyait à Virginiatown en Ontario, se rappelle-t-il. On a dû aller faire une perquisition là-bas. J'étais partie à l'automne de Cowansville. Il pleuvait et il faisait environ 15 degrés dehors. Quand je suis arrivé sur place, il neigeait et il y avait environ un pied de neige. »
Poussé par ses valeurs personnelles
Ce sont les valeurs personnelles de Philippe Dubois qui l'ont poussé à pratiquer le métier de policier. Dévoué, il a toujours eu à cœur le respect, l'honnêteté, la loyauté, le côté humanitaire et le désir d'aider les gens autour de lui.
S'il fut un temps où les policiers étaient moins accessibles dans la société, l'ancien policier parrain de l'école Montcalm a toujours travaillé à humaniser ce métier. « Je veux que les gens se souviennent de moi comme quelqu'un qui humanisait la police, confie-t-il. Qui la rendait plus joignable auprès de la population. Quand on a commencé le travail de policier-école, on se faisait regarder et les jeunes se demandaient ce qui se passait et ce qui ne fonctionnait pas. Aujourd'hui, on est rendu une personne ressource. Les jeunes viennent nous voir pour poser des questions et demander des renseignements. On construit un lien et on fait du rapprochement. »
Depuis qu'il est policier, Philippe Dubois confirme que le métier a changé « du tout au tout ». « Ce n'est plus pareil, précise-t-il. Aujourd'hui, l'intervention humaine a pris beaucoup de place. Il y a beaucoup d'interventions au niveau de la santé mentale. Tout s'est raffiné même au niveau des enquêtes, des plaintes et des rapports. C'est beaucoup plus structuré que dans le temps. »
Qu'en est-il de la relève qui arrive? Philippe Dubois la voit pour sa part d'un très bon œil. « C'est une belle relève qui s'en vient, estime-t-il. Ce sont des jeunes avec de nouvelles idées et façons de faire. Il va y avoir un éventail plus grand encore des interventions qui pourront être faites de différentes façons. »
Motivé par plusieurs projets
Ce mercredi, Philippe Dubois en sera à son dernier quart de travail. Pour sa retraite, il prévoit réaliser une tonne de projets comme pratiquer davantage le golf, le vélo, la marche en montagne, le ski alpin, le curling, la photographie et la liste s'étire encore.
« Je pense que je vais manquer de temps, note le futur retraité en riant. Tous les retraités disent ça. Je vais occuper mon temps passablement avec toutes ces activités et la rénovation que j'avais remise à plus tard. Je veux également garder un côté social à ma vie. Ça aussi, ça va être important. »
Durant sa retraite, Philippe Dubois aimerait bien réaliser du bénévolat et offrir son aide auprès d'un organisme. Pendant 35 ans, le Sherbrookois a répondu présent pour aider la population, et c'est entre autres ce qui va lui manquer de son métier.
« Quand tu aides une personne et qu'elle s'en sort, tu n'as pas besoin de recevoir un merci, car c'est gratifiant de voir que tu lui as apporté un réconfort ou une meilleure qualité de vie, remarque-t-il. Ce sentiment est très fort et ça encourage à continuer. On ne peut pas sauver toutes les personnes malheureusement, mais on fait les efforts pour tout le monde. »
