La critique a souvent été entendue. Dès qu'un restaurant
ferme ses portes à Sherbrooke, plusieurs sont alors prêts à affirmer qu'il y en
a trop. Pourtant, selon l'observatoire commercial sherbrookois, il n'en n'est
rien.
Sur 21 villes au Québec, Sherbrooke se retrouve au 13e
rang quant à l'offre de restauration par habitant. À Sherbrooke, on compte un
restaurant pour 588 habitants. À titre comparatif, la ville de Joliette est en
première position avec un restaurant pour 311 habitants. Quant à Rouyn-Noranda,
elle arrive dernière avec un restaurant pour 860 habitants.
« Lorsqu'on pose la question aux propriétaires de ces
restaurants, ils nous disent qu'ils n'ont pas besoin d'une règlementation. Le
marché, par lui-même, fait en sorte que si un restaurant ferme, un autre
ouvrira et que chacun y trouve sa niche », explique Louisda Brochu,
président de Commerce Sherbrooke.
Celui-ci cite en exemple le restaurant l'Auguste. Ayant
participé à l'étude, la propriétaire Anick Beaudoin y mentionne que s'il y
avait eu un moratoire, elle n'aurait pu ouvrir son restaurant il y a sept ans.
« Je pense qu'en tant qu'entrepreneur, il faut avoir
une conscience sociale à l'échelle du quartier et de la ville. Les restaurants
doivent travailler ensemble pour avoir des offres différentes », a-t-elle
déclaré au moment de cette étude.
Les résultats présentés font état des chiffres à travers la
ville, mais ne sont pas détaillés pour les différents quartiers. De ce fait,
Louisda Brochu convient qu'il aurait été intéressant de connaître ces données
pour le centre-ville de Sherbrooke.
« C'est normal que dans un centre-ville, qui est un
pôle suprarégional, qu'il y ait une concentration plus élevée de restaurants »,
convient-il.
Celui-ci mentionne qu'il peut même y avoir un intérêt à ce
que plusieurs restaurants se retrouvent sur la même artère. Il évoque notamment
certaines rues montréalaises, reconnues pour la variété des restaurants qui y
sont offerts. Seulement avec leurs nombreuses tables, celles-ci attirent la
clientèle.