Par la générosité d'un citoyen averti, l'organisme Corridor
appalachien devient propriétaire de la Réserve naturelle de l'Annedda, située sur
le territoire de la municipalité d'Ulverton. 5,12 hectares de nature seront
ainsi protégés et conservés sous l'œil attentif de l'organisme. Corridor
appalachien a su gagner la confiance de l'ancien propriétaire de la réserve,
Berthier Plante.
La mission de l'organisme est de protéger les milieux
naturels qui ont une valeur écologique importante par la variété de leur faune,
de leur flore et de leurs arbres. La Réserve de l'Annedda compte plusieurs
espèces d'oiseaux piscivores telles que le grand héron, le harle huppé, le
martin-pêcheur d'Amérique et le balbuzard pêcheur. Une espèce menacée, le pygargue
à tête blanche, s'y réfugie de temps à autre.
D'ordinaire, Corridor appalachien soutient les associations
locales, les propriétaires privés et les groupes de conservation de la nature. Les
dons écologiques sont habituellement faits à ces associations.
Dans le dossier de la Réserve de l'Annedda, aucun groupe n'intervenait
à l'échelle locale. Corridor appalachien a donc déployé les mécanismes
nécessaires à en obtenir la gestion.
Les Estriens
protègent leurs terres
Une aire protégée est un territoire clairement défini qui
est reconnu et géré pour la préservation de ses habitats, explique Mélanie
Lelièvre. Lorsqu'une réserve naturelle est donnée par un propriétaire privé, on
parle de don écologique. Légalement, le gestionnaire s'engage à ne pas faire du
don autre chose qu'une réserve.
« L'idée est que ces projets-là répondent à des valeurs
et à des aspirations des propriétaires. Pour M. Plante, c'est un grand
soulagement. Il a la garantie que la propriété qu'il chérie ne soit pas vendue,
coupée et qu'elle n'aura aucune autre vocation que d'être une réserve
naturelle. »
« Les Estriens sont préoccupés par l'avenir de leurs
terres, commente Mme Lelièvre. Beaucoup de gens se sentent interpellés par la
préservation. Il n'y a pas d'autres régions au Québec où on a connu un tel
essor dans les aires protégées en terres privées. »Depuis douze ans, 12 500 hectares de nature ont ainsi
été protégés en Estrie. En 2014 seulement, 928 en une douzaine de transactions.
Cet essor s'expliquerait notamment par une communauté de propriétaires
qui sont sensibilisés à la préservation de la nature et qui se prennent en
charge en formant des associations. 22 nouveaux projets sont actuellement dans
les cartons de Corridor appalachien.
« Ici, on n'attend pas après le gouvernement pour s'organiser
en groupes de conservation, explique Mme Lelièvre. Il y a quelque chose en
Estrie qui est différent des autres régions. »