Le député de Saint-François, Guy Hardy, n'a pas attendu la photo du petit Aylan Kurdi pour agir lorsque la communauté chrétienne orthodoxe de Sherbrooke a sollicité son
soutien dans son projet de parrainage de réfugiés.
Un important projet de parrainage est présentement en cours
à Sherbrooke pour accueillir des chrétiens provenant de la Syrie et de
l'Irak, depuis longtemps persécutés en raison de leur religion. Entièrement prises en charge par l'Église syriaque orthodoxe St-Ephrem
de Sherbrooke, une quarantaine de familles pourront aspirer à une vie meilleure
chaque année, notamment grâce à la prise en charge du dossier par le député de
Saint-François.
Une implication
personnelle de tous
« J'ai été élu en avril et au mois de mai, une grande caisse
de dossiers est arrivée à mon bureau, se souvient le député. Je suis moi-même
allé à Montréal porter ces dossiers au bureau de la ministre de l'Immigration
pour accélérer l'émission des certificats de sélection du Québec (CAQ) pour ces
gens. En janvier 2015, les premières familles sont arrivées à Sherbrooke. »
Un des instigateurs du projet de parrainage des réfugiés,
Alain Haddad Sr., est sans mot lorsqu'il veut décrire le travail accompli par
le bureau du député.
« Le conseil d'administration de l'église avait depuis longtemps constaté la
situation des citoyens chrétiens en Irak et en Syrie et les persécutions dont
ils étaient victimes, affirme M. Haddad, président du c.a. Rapidement, l'Église a décidé de
passer aux actes. Si ce n'était pas de ces deux personnes, Guy Hardy et sa
directrice de bureau Nicole Forcier, jamais on aurait eu ce succès. »
Le curé de l'Église a fait une liste de familles, de gens
qui n'avaient plus d'espoir ni pour eux, ni pour leurs enfants.
« Il était le mieux placé pour réaliser cet exercice puique son téléphone sonne sans cesse, jour et nuit. Des appels de gens qui veulent fuir les persécutions, affirme M. Haddad. Nous
pouvons parrainer entre 30 et 40 familles par an. On priorise les familles
avec de jeunes enfants. »
M. Haddad estime qu'avant la photo du petit Aylan Kurdi, les
gouvernements avaient les yeux fermés sur une situation qui perdure depuis bien
longtemps.
« On commence à voir la lumière au bout du tunnel. L'Église
de Toronto et de Montréal veulent nous imiter, des personnalités publiques
comme le premier ministre Couillard parraineront des familles. Monseigneur Luc
Cyr a aussi mis de côté un bon montant pour participer à l'effort. Les gens s'ouvrent
les yeux, c'est bien. »
Un geste humanitaire
Pour le député de Saint-François, assister à l'arrivée de
dizaines de réfugiés à Sherbrooke a été une expérience des plus émouvantes.
« C'est difficile à
décrire en mots. Les yeux des enfants parlent beaucoup, ce sont des gens qui
voulaient sortir de la misère, qui ont vécu des situations épouvantables. Je
n'ai pas été difficile à convaincre lorsqu'on m'a demandé d'accompagner ces
demandes de personnes qui voulaient fuir des conditions inimaginables. »
Un premier groupe d'une vingtaine de familles est donc
arrivé en janvier 2015. Un deuxième est prévu pour le début de l'automne et un
autre en décembre. Comme toutes ces personnes sont parrainées,
leurs frais sont entièrement assumés par l'Église.
« La première condition qu'ils doivent respecter en arrivant
à Sherbrooke, c'est d'apprendre le français, affirme M. Haddad. Ce sont des
gens qui contribueront à la communauté une fois que ce sera fait. C'était des
médecins, des avocats, des entrepreneurs. Plusieurs travaillent déjà! Tout ce
qu'ils veulent, c'est de se rebâtir une vie, meilleure. »
« ll y a la belle histoire d'une jeune fille qui ne parlait
pas du tout français à son arrivée, souligne M. Hardy. Elle vient tout juste de
débuter son cours à l'Université Bishop's, parle très bien le français et veut
même apprendre une quatrième langue. »