Une équipe de chercheures sur le vieillissement de la population vient d'obtenir une subvention de plus d'un million de dollars sur cinq ans des Instituts de recherche en santé du Canada. L'objectif : favoriser la participation sociale des ainés, à travers différentes interventions concrètes.
Le vieillissement de la population est à la hausse au Québec. La situation est donc de plus en plus préoccupante. En Estrie, une personne sur cinq est âgée de de plus de 65 ans et le tiers des ainés vit seul à domicile.
«Le vieillissement de la population est un des plus importants défis de santé publique, indique Mélissa Levasseur, professeure-chercheure à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l'Université de Sherbrooke. D'ici une vingtaine d'années, le nombre d'ainés aura doublé au Canada et près de la moitié auront des incapacités à un moment ou à un autre», explique Mme Levasseur.
Cette dernière vient de recevoir une importante subvention de plus d'un million de dollars sur cinq ans, qui permettra de mettre en pratique des interventions touchant différents volets spécifiques, dont l'accompagnement citoyen personnalisé d'intégration communautaire, ainsi que le Lifestyle Redesing (intervention d'ergothérapie créée en Californie).
Des actions concrètes
Mélissa Généreux, directrice de Santé publique CIUSSS de l'Estrie-CHUS, indique que la progression du vieillissement se fait rapidement et qu'il est donc important d'agir. D'ailleurs, la participation sociale aide à la santé et au bien-être.
«Nous avons une population vieillissante, mais le beau côté de la chose, c'est que les ainés sont de plus en plus en santé. On veut donc les encourager et les aider à maximiser la période de la retraite.»
Les personnes âgées de 75 ans et plus, qui sont appelées à vivre davantage seules en raison du décès de leur conjoint entre autres, font l'objet d'une cible plus particulière, tant du point de vue de la recherche que du point de vue du réseau de la santé et des services sociaux.
«On veut être certains que les personnes seules ne s'isolent pas. On veut qu'elles trouvent différents moyens de s'impliquer. Il y a vraiment une littérature scientifique très forte qui fait le lien entre une personne âgée qui s'implique beaucoup dans sa communauté et son risque d'être hospitalisée ou de souffrir de différents problèmes de santé», souligne Dre Généreux.
D'ailleurs, dans le cadre de la première étape du projet qui sera réalisé par l'équipe de la professeure-chercheure Mélanie Levasseur, une comparaison sera établie entre deux groupes de personnes ainées, pour bien comprendre le lien entre une vie active et une vie plus en retrait.
«La première action que nous entreprendrons, explique Mme Levasseur, est celle de l'accompagnement citoyen personnalisé d'intégration communautaire, que nous allons expérimenter à plus grande échelle. Dans trois communautés différentes, soit Sherbrooke, Québec et Montréal, nous accompagnerons un nombre important d'ainés (environ 150) pendant un an. Nous aurons aussi des ainés qui ne feront pas partie de cette intervention avec lesquels nous pourrons comparer leur utilisation des services de la santé.»