Le blogueur saoudien, Raïf Badawi, échappe pour une sixième fois consécutive à sa sentence de flagellation. Condamné à 1 000 coups de fouet le 7 mai dernier, Raif Badawi passait hier son 1 000e jour en prison.
Le 9 janvier dernier, Raïf Badawi a reçu 50 coups de fouet devant la mosquée al Jafali à Djedda. La semaine suivante, soit le 16 janvier, un médecin avait indiqué que les plaies de M. Badawi n'étaient pas suffisamment cicatrisées pour administrer les 50 autres coups de fouet. Depuis lors, il a été épargné de sa sentence.
Amnistie Internationale Estrie rappelle néanmoins que la condamnation de Raïf Badawi n'est pas annulée, d'où l'importance de continuer les moyens de pression et de signer la pétition qui compte plus de 70 000 signatures et d'écrire au ministre des Affaires étrangères, Rob Nicholson.
« Plusieurs élus de par le monde ont pris faits et cause pour Raif Badawi et le Canada devrait s'entendre avec ses alliés pour faire pression sur l'Arabie saoudite afin que celle-ci respecte des obligations en tant que signataire de la Convention contre la torture », a affirmé Amnistie Internationale par voie de communiqué.
Une vigile est d'ailleurs organisée aujourd'hui, le 20 février, à l'Hôtel de Ville de Sherbrooke à 12 h 39. Luc Côté et Patricio Henriquez, qui réalisent un documentaire sur la vie de Raïf Badawi, seront présents au rassemblement.
Rappelons que l'État saoudien accuse M. Badawi d'avoir offensé les préceptes islamiques dans le forum en ligne, « Saudi Liberal Network », qu'il a lui-même créé en 2008 pour encourager le débat politique et social en Arabie Saoudite.
Il a été condamné à dix ans de prison, à mille coups de fouet et à une amende de près de 300 000 dollars canadiens. Il a été transféré depuis quelques mois à la prison Al Islahia où il purge sa peine.
Sa femme, Ensaf Haider, et ses trois enfants sont réfugiés politiques au Canada depuis novembre 2013. La famille réside désormais à Sherbrooke.
Le Parlement européen a adopté le 12 février une résolution sur l'Arabie saoudite et Raif Badawi. Le texte est très ferme et demande clairement la remise en liberté de Raif, de Waleed, son avocat, et de tous les autres prisonniers d'opinion détenus en Arabie saoudite.
D'autres manifestations ont eu lieu cette semaine, à Ottawa, Québec, Sherbrooke et Saint-Lambert.