Entre le 21 juin et le 3 août, 11 des 21 jours de prélèvement dans le lac des Nations ont résulté par une cote D, interdisant systématiquement les activités de contact primaire comme la baignade et le ski nautique.
En tout, 30 échantillons sont chaque jour simultanément prélevés à l'aide de stations d'échantillonnage supplémentaires, disposées à plusieurs endroits sur le lac des Nations. La cote générale est déterminée par une moyenne de la trentaine de résultats d'analyse.
Par ailleurs, certaines parties du plan d'eau présentent une quantité plus importante de coliformes fécaux ou d'E. coli, dont aux abords du pavillon Armand-Nadeau.
En collaboration avec la Direction de la santé publique, un parcours alternatif pour les activités de ski nautique a été proposé dans la portion Est du lac. À cet endroit, les résultats bactériologiques respectent majoritairement les normes pour la baignade.
Plusieurs des actions entreprises ces dernières semaines par la Ville de Sherbrooke pour améliorer la qualité de l'eau du lac des Nations se poursuivront jusqu'à la fin des activités estivales au lac et sur les plages municipales, en août.
Les prélèvements se poursuivront quant à eux jusqu'à la fin du mois de septembre, à la demande du Service des infrastructures urbaines de la Ville de Sherbrooke.
Les raccordements mis en cause
Le Service des infrastructures urbaines poursuit la recherche et la correction des raccordements croisés ou illicites des conduites sanitaires dans les conduites pluviales puisqu'ils constitueraient la cause principale de la mauvaise qualité de l'eau du lac des Nations.
« La qualité de l'eau est la plus mauvaise à l'entrée du lac, alors qu'elle est bonne à la plage Lucien-Blanchard. Entre les deux endroits, il se passe quelque chose et on cherche à savoir quoi exactement », explique la directrice du Service des infrastructures urbaines, Caroline Gravel.
« Nous avons ajouté cinq sections d'analyse pour mieux nous permettre de cerner les problèmes. Nos tests ont révélé qu'à certains endroits sur la rivière, la qualité s'améliore. L'analyse des courants nous fournira aussi une partie de la réponse. »
Un raccordement croisé implique une inversion des conduites, une erreur qui se produit habituellement lors de la construction d'une nouvelle maison et résulte d'une méconnaissance des gens, souligne Mme Gravel.
« Lorsqu'une nouvelle maison se construit, la Ville installe trois tuyaux : un premier pour l'eau potable, un deuxième pour l'égout sanitaire et un autre pour le pluvial. Parfois, les entrepreneurs inversent ces tuyaux et la Ville ne vérifie pas tous les raccordements. On estime qu'ils savent ce qu'ils font », ajoute-t-elle.
Un raccordement illicite concerne quant à lui un raccordement de l'égout sanitaire au pluvial sans que la Ville de Sherbrooke en ait donné l'autorisation. Sans compter les puisards des rues qui accueillent parfois bien d'autres substances que l'eau de pluie et qui se jettent directement dans la rivière.
« Nous avons trouvé des coliformes fécaux qui n'auraient pas dû s'y retrouver dans les égouts pluviaux entre la plage Blanchard et l'entrée du lac des Nations et on cherche actuellement dans les autres exutoires pluviaux pour tenter d'identifier où sont les raccordements illicites pour les corriger », conclu Caroline Gravel.
Le prochain bilan de la qualité des plans d'eau sur le territoire de Sherbrooke sera présenté à la fin de l'été.