Des flutes, de la musique, un joueur de tam-tam et des manifestants
brandissant des pancartes arborant le slogan Sans psychologue, aller-simple assuré à l'urgence. Voilà l'image
que les automobilistes circulant sur la rue Bowen Sud ont pu apercevoir jeudi
midi, devant le pavillon Hôtel-Dieu du CHUS.
Les organisations syndicales, dont la Fédération de la santé
et des services sociaux (FSSS-CSN), dénoncent le problème de rétention des
psychologues dans le réseau public de santé. On pointe du doigt l'abolition de
la prime de rétention.
En 2013, le gouvernement accordait une prime de 10 %
aux psychologues qui acceptaient de demeurer dans le système public. Cette
prime a été retirée le 30 mars dernier.
« Depuis l'abolition
de la prime de rétention, certains psychologues ont quitté vers le privé, affirme
la vice-présidente de la FSSS-CSN, Mélissa Gaouette. On assiste à la
privatisation des soins, à l'instauration d'un système à deux vitesses. »
Les psychologues du réseau public gagnent entre 24 et
46 $ de l'heure. À titre comparatif, la CSST défraie jusqu'à 86 $ de
l'heure pour une consultation en milieu privé.
L'écart salarial entre la pratique privée et celle publique
avoisine les 40 %.
« Si les gens n'ont pas d'assurances, ils doivent
souvent passer par l'urgence ou patienter sur une liste d'attente. Dans un cas
comme dans l'autre, ils ne reçoivent pas les soins appropriés au moment où ils
en le plus besoin », précise madame Gaouette, ajoutant souhaiter le
rétablissement de la prime.
En Estrie, une centaine de psychologues pratiquent dans le
système public de santé.