Les producteurs de notre MRC majoritairement et de l'Estrie ont profité du récent débat des candidats dans Compton-Stanstead, organisé par la Chambre de commerce du Haut-Saint-François pour manifester leurs craintes quant à la survie intégrale du système de gestion de l'offre dans le processus des négociations Partenariat transpacifique (PTP). Ils ont demandé aux candidats de s'engager à maintenir cet acquis que l'on considère essentiel à la survie de ces derniers.
Le candidat conservateur, Gustavo Labrador, était absent au moment de la manifestation à l'extérieur. Pressé de questions par les producteurs, lors du débat, il a mentionné que son gouvernement protégerait la gestion de l'offre. Quant aux rumeurs voulant que le gouvernement fasse une brèche dans la gestion de l'offre, en acceptant d'ouvrir une augmentation de 10 % des importations de produits laitiers en provenance des États-Unis, soulèvent bien des craintes chez les producteurs. Le candidat s'est empressé à dire que « le 10 %, c'est les médias qui disent ça. Nous n'allons pas faiblir concernant la gestion de l'offre. Elle va rester telle quelle. »
Voulant rassurer les producteurs, le candidat conservateur fait valoir que son gouvernement a conclu des ententes de partenariat avec quelque 35 pays débouchant sur des opportunités d'affaires pour les entreprises canadiennes. Ce dernier parle de développer l'exportation et se dit prêt à accompagner les entreprises dans ce processus. Ces propos semblent n'avoir guère convaincu les producteurs.
Précédant le débat à l'extérieur, les trois autres candidats Marie-Claude Bibeau du PLC, France Bonsant du BQ et Jean Rousseau du NPD ont déclaré à tour de rôle leur appui au système de gestion de l'offre. Pour le député sortant, Jean-Rousseau, « c'est important et capital pour notre région et on va vous soutenir jusqu'au bout. » France Bonsant dénonce le gouvernement conservateur en mentionnant qu'il n'est pas légitimé de négocier en catimini et que sa formation politique allait voter contre le PTP si la gestion de l'offre en est affectée. Mme Bibeau mentionne que sa formation politique allait travailler en partenariat à protéger la gestion de l'offre.
Avec de gros tracteurs stationnés bien en vue à l'entrée du village à Ascot Corner et pancartes à la main, la cinquantaine de producteurs ont manifesté dans l'ordre leurs craintes. Le vice-président du Syndicat des producteurs de lait de l'Estrie, Marcel Blais, a rappelé les enjeux du maintien de la gestion de l'offre et des conséquences pour les producteurs de lait, de volailles et d'œufs. Il a évoqué que l'Accord Canada-Europe permettant 17 000 tonnes de nouvelles importations de fromages causerait des pertes annuelles de quelque 300 millions $ aux fromagers et producteurs de lait. « Avec le 10 %, ça serait une catastrophe et il y aurait beaucoup de fermes qui seraient en difficulté financière », exprime-t-il.
Selon l'UPA Estrie, on compte 548 productions laitières, 17 entreprises produisant de la volaille et 6 autres des œufs de consommation. Ces fermes représentent près du quart des fermes de l'Estrie et produisent la moitié des revenus agricoles de la région. « Toutes ces entreprises sont sous la gestion de l'offre, un système qui offre à tous, tant les producteurs que les transformateurs, les distributeurs et les consommateurs, des prix stables, sans nécessiter de subvention », d'exprimer François Bourassa, président de l'UPA Estrie dans un récent communiqué de presse.