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Suicide : le Québec a tout à gagner à mieux investir en prévention, selon une étude

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Elizabeth Nadeau Par Elizabeth Nadeau
enadeau@estrieplus.com
Vendredi le 4 décembre 2015

Un suicide coûte 625 000 $ aux contribuables québécois, selon une étude menée par Helen-Maria Vasiliadis, professeure adjointe au département des sciences de la santé communautaire de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l'Université de Sherbrooke.

L'étude de la professeure et de trois collègues visait à transposer dans un contexte canadien les résultats de la Nuremberg Alliance against Depression (NAD), une organisation européenne regroupant 17 pays qui travaille à optimiser les programmes et stratégies en prévention du suicide à travers l'Europe.

Les coûts associés à l'étude incluent ceux en prévention, les coûts médicaux et non-médicaux, ceux liés aux enquêtes policières et les frais funéraires. Les coûts indirects de la perte de productivité de la personne qui met fin à ses jours ont aussi été inclus. Toutes les données du modèle utilisé par l'étude sont québécoises.

La stratégie globale
Le programme complet de la NAD coûterait 24M $ à implanter au Québec. De ce montant, plusieurs millions sont déjà engagés dans différentes stratégies actuellement déployées sur le territoire.

La stratégie globale comprend quatre grands axes : une campagne de déstygmatisation du suicide, la formation des médecins omnipraticiens pour une meilleure détection et un meilleur traitement de la dépression chez leurs patients, la formation des « sentinelles » ou « facilitateurs » sur le terrain (journalistes, enseignants, travailleurs sociaux, pharmaciens, etc.) et finalement, la post-intervention, c'est-à-dire le suivi des personnes à haut risque qui ont déjà tenté de mettre fin à leurs jours.

Selon Mme Vasiliadis, plusieurs ressources, comme des infirmières de liaison, « sont déjà présentes dans plusieurs urgences du Québec pour accomplir cette tâche. Quelques régions offrent de la psychothérapie pour les proches de suicidés. Ce ne sont pas nécessairement de nouvelles sommes parce que plusieurs programmes existent déjà. Il s'agit plutôt de bonifier la recette », explique-t-elle.

Des économies à tous les niveaux
Selon l'étude, implanter la stratégie globale permettrait d'économiser 3979 $ par année de vie sauvée. Le principe de base est simple : sauver une vie coûte moins cher parce qu'elle contribue à la société économiquement et socialement.

« Au Québec, un suicide coûte en moyenne 25 000 $ au système de santé, avant tout autre calcul. C'est une moyenne, puisque l'écart réel se situe entre 10 000 $ et 103 000 $. Une personne âgée de 30 ans met fin à ses jours : celle-ci aurait pu être productive, c'est-à-dire sur le marché du travail, jusqu'à 65 ans et active jusqu'à 83 ans. En tenant compte des années de productivité perdues, le Québec perdrait environ 625 000 $ en fonction d'un salaire annuel moyen de 52 000 $. Mais attention : c'est une sous-estimation parce qu'on ne peut pas évaluer tous les coûts pour les proches. Le deuil, la douleur, la peine, c'est difficilement mesurable. »

Selon Mme Vasiliadis, d'investir en prévention du suicide au Québec n'a que des avantages : « Du côté sociétal, it pays for itself. Prévenir le suicide amène certes une baisse de la mortalité, mais aussi une diminution de l'incapacité liée aux traitements des troubles de santé mentale communs, dont la dépression, dont certaines personnes peuvent souffrir à la suite du suicide d'un proche. »

En 2007, 1069 adultes de plus de 20 ans se sont suicidés au Québec, selon les données utilisées par l'étude (Institut national de santé publique du Québec). De ce nombre, 6,1 % avaient commis une tentative au cours de l'année qui précède. En gros, une meilleure stratégie de prévention aurait peut-être permis de sauver 65 personnes.

Les travaux de Mme Vasiliadis ne s'arrêtent toutes fois pas là : « Le problème de l'évaluation des programmes est que nous ne savons pas quelles modalités ont plus d'influence que d'autres puisque les programmes se déclinent en plusieurs axes. Ces axes ont un effet de synergie et on ne peut qu'étudier la chose qu'en un ensemble. Ce qu'on veut étudier maintenant, c'est par exemple, quel impact pourrait avoir une équipe de liaison dans toutes les régions du Québec. »

65 personnes. Ça vaut le coup d'étudier comment faire mieux pour la prévention, non?

 

Article : Helen-Maria Vasiliadis, Alain Lesage, Eric Latimer, Monique Séguin. « Implementing Suicide Prevention Programs: Costs ans Potential Life Years Savde in Canada », The Journal of Mental Health Policy and Economics, no. 18, 2015, pp. 147-155.


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