L'entreprise Bitfarm, à Sherbrooke, a présenté son plan de
réduction de bruit ce mardi. Cependant, les citoyens qui doivent subir ces
nuisances sonores semblent peu réceptifs qu'il améliore la situation.
Conformément à ce que la Ville de Sherbrooke avait demandé,
l'usine de cryptomonnaie a exposé, de façon virtuelle, le plan d'action ainsi
que l'échéancier précis des travaux qu'elle compte effectuer. Ceux-ci sont réclamés
afin de respecter la réglementation municipale en matière de nuisance par le
bruit. Selon celle-ci, les bruits émanant d'une propriété ne doivent pas nuire
au confort et au bien-être d'une personne du voisinage.
Sherbrooke donne à la société jusqu'au 31 mars afin de
se plier à cette requête. Si elle ne s'y soumet pas, le dossier sera transmis
au Service des affaires juridiques de la Ville. Comme le dépôt du plan s'est
fait dans le respect de l'échéancier qui avait été imposé par la Ville, le
Service des affaires juridiques de Sherbrooke ne sera pas impliqué dans
l'affaire pour le moment. Les travaux correctifs seront suivis de très près par
la municipalité en fonction du plan d'action qui a été proposé par
l'établissement situé sur la rue de la Pointe.
« La balle est dans le camp des représentants de Bitfarms.
C'est à eux de présenter leur plan d'action aux citoyennes et aux citoyens
concernés et de démontrer que les travaux prévus permettront de régler
définitivement la problématique de bruit dans le secteur. De notre côté, nous
continuerons d'assurer un suivi serré auprès de l'entreprise au cours des
prochaines semaines », indique le maire de Sherbrooke, Steve Lussier, par voie
de communiqué.
Sceptique
Un plan dont le comité de citoyens vivant depuis 18 mois
avec ce désagrément se montre sceptique quant aux résultats et aux délais
attendus. Rappelons que, malgré les travaux entrepris par Bitfarms au cours des
derniers mois pour tenter d'y remédier, le problème persiste.
« Dans sa proposition, Bitfarms s'engage à réduire le bruit
émanant de son site et non de l'éliminer comme on nous l'avait promis au début
du processus. Les représentants de l'entreprise nous ont clairement indiqué que
malgré les améliorations, il y aura toujours des nuisances sonores, ce qui contrevient
à la réglementation municipale », mentionne Charles Miquelon, un représentant
du comité, lui-même affecté par la situation.
Il ajoute que les individus vivant dans le secteur touché se
sont fait promettre plusieurs engagements de la part de cette entreprise sans
en venir à des résultats concluants. Selon lui, l'échéance du 31 mars
fixée à la compagnie ne sera pas respectée.
Résultats de l'étude sonore
M. Miquelon se désole également de l'incapacité au
comité citoyen d'obtenir les résultats de l'étude sonore réalisée par la Ville
de Sherbrooke. Celle-ci refuserait de les divulguer, ne permettant pas de
mesurer les améliorations projetées par l'usine de cryptomonnaie.
« L'entreprise nous promet un niveau de décibels inférieur à
celui qui se retrouve actuellement à proximité de nos résidences. Le problème
est que nous ne connaissons pas les données de départ sur lesquelles on doit se
baser. Comment pouvons-nous évaluer les résultats qui nous sont promis? », se
questionne M. Miquelon.
Les conseillers municipaux Marc Denault et Paul Gingues,
ainsi que le comité représentant plus de 500 citoyens qui sont perturbés
par le bruit causé de la société de cryptomonnaie, veulent trouver des
solutions rapides et durables afin que cette problématique disparaisse.