Peut-on penser que le lac des Nations aura à nouveau sa plage dans quelques années? Rien n'est impossible, si on se fie aux résultats des derniers suivis de la qualité de l'eau du lac et des commentaires de l'équipe responsable des échantillonnages.
Difficile pour plusieurs de s'imaginer qu'à une certaine époque le lac des Nations avait sa propre plage, où les Sherbrookois venaient en masse pour se baigner. Les époques ont bien changées. L'environnement aussi. Les baigneurs ont disparu, tout comme la plage. Seules les activités de ski nautique sont restées. Il y a quelques années, cependant, la qualité de l'eau s'est encore détériorée. Les cotes D se faisaient plus nombreuses, tout comme les jours de suspension des activités de ski nautique.
« Notre travail était de protéger la santé des gens, explique Dre Isabelle Samson, spécialiste en santé publique et en médecine préventive à la Direction de la santé publique de l'Estrie. Pour ce faire, on utilisait le seuil de la baignade, mais on s'est demandé si on n'était pas trop sévères envers les skieurs. On a fait une étude sur deux étés et, finalement, on réalise qu'on a pris la bonne décision, parce que 90 pourcent des skieurs tombent, se mettent la tête dans l'eau et avalent de l'eau. Les mesures mises en place étaient donc nécessaires.»
Les correctifs apportés ainsi qu'une meilleure stratégie de surveillance et de fermeture ont permis d'améliorer considérablement la qualité de l'eau et d'offrir des conditions sécuritaires aux usagers. D'ailleurs, le nombre de jours de suspension des activités de ski nautique a été trois fois moins élevé en 2017 que l'année précédente.
Parmi les actions posées pour améliorer la qualité de l'eau, notons des correctifs apportés au réseau d'égout situé en amont du lac des Nations.
Une nouvelle plage à Sherbrooke?
Ces résultats positifs amènent la question suivante : est-ce que le retour d'une plage au lac des Nations est possible dans un avenir rapproché? Oui, selon Dre Samson.
« Je crois que oui, puisque les données de 2017 sont très bonnes. La Ville est très déterminée à poursuivre son travail pour trouver les sources de contamination. C'est certain qu'il faudra d'abord quelques années très stables, non seulement pour enrayer les sources de contamination, mais aussi pour bien comprendre le comportement du lac. »
Quant au maire de Sherbrooke Steve Lussier, il croit que le scénario n'est pas impossible.
« On laisse aller l'imagination. Évidemment, tout est toujours possible, mais il y a des coûts rattachés à cela. Avant tout, on va régler le problème de la qualité de l'eau et on verra par la suite. Jusqu'à présent, on a vu une nette amélioration et on ne peut que s'améliorer encore. »
Les restrictions des deux dernières années ont cependant fait mal à l'École de ski nautique Jean Perreault. Selon le président de l'École, Antoine Larkin-Turgeon, on parle d'une baisse importante au niveau des membres.
« En 2016, il y a eu plusieurs fermetures préventives à la suite des mauvais résultats d'échantillonnage. D'ailleurs, la majorité de nos membres ne sont pas revenus en 2017. Nous sommes passés de 150 membres à environ 50, en deux ans. Heureusement, les résultats de 2017 sont encourageants. Il ne reste qu'à remonter la côte en ce qui a trait au membership. On espère que la qualité de l'eau sera encore meilleure cette année et qu'on sera capable de recruter encore plus de membres », conclut M. Larkin-Turgeon, précisant qu'il s'agit cette année du 50e anniversaire de l'École de ski nautique Jean Perrault.