On choisit son action, on la partage sur les réseaux sociaux
et on lance un défi au suivant. C'est le principe derrière la nouvelle Charte
sherbrookoise de lutte contre la pauvreté.
La technique rappelle le Ice Bucket Challenge et appelle à
une mobilisation des Sherbrookois, qui s'approprient un défi (et la cause!)
pour contrer le fléau.
« L'objectif, c'est d'en parler, explique le directeur de la
Corporation de développement communautaire (CDC), Christian Bibeau. Avons-nous
entendu parler de lutte contre la pauvreté pendant cette campagne électorale?
Non. Pourtant, on voit très vite qu'à Sherbrooke, il y a des défis à relever et
que la pauvreté est un enjeu majeur. Il faut que ça devienne un sujet d'actualité.
»
La Concertation sherbrookoise de lutte contre la pauvreté et
l'exclusion sociale est l'instigatrice du projet de Charte et part du principe
que la pauvreté se traduit par un défaut d'avoir, de pouvoir et de savoir. Dans
la Charte, on soutient également que la pauvreté représente une accumulation d'incapacités
résultant d'inégalités et qui a tendance à se renforcer. Les communautés déjà
fragilisées sont aussi plus susceptibles de voir leur situation s'aggraver.
D'ailleurs, « les coûts en santé, en procédures judiciaires
et en termes de vie économique seraient évalués à entre 15 et 17 millions de
dollars par année au Québec », selon Mélanie Houle, agente de liaison à la CDC.
« La pauvreté, c'est l'affaire de tout le monde, affirme le
directeur de la CDC, Christian Bibeau. La Charte, c'est un outil de passage à l'action
et d'avoir une vision à long terme dans la lutte contre la pauvreté. »
Des vidéos de sensibilisation sont disponibles sur le site
web de la campagne de mobilisation, Sherbypartage.org. Les individus, les entreprises, les
institutions, bref, tous les Sherbrookois sont invités à participer au
mouvement.
On peut d'ailleurs y visionner le premier défi de la
Corporation de développement économique communautaire (CDEC). L'organisme
installera un réfrigérateur à un endroit stratégique de Sherbrooke. Les gens
qui ont un surplus de fruits, légumes et pain, pourront y déposer la
nourriture. Ceux qui en ont de besoin pourront en prendre.
« Partager les légumes de votre jardins, accompagner votre
voisine à l'épicerie, donner les vêtements qui dorment dans votre garde-robe,
faire du bénévolat, contribuer financièrement à la mission d'un organisme ou
siéger sur son conseil d'administration, etc. Il n'y a pas de petites actions
quand vient le temps de s'attaquer à la pauvreté et tous les gestes posés ont
des répercussions », selon la Concertation.