Trois conseillers municipaux indépendants de la Ville de
Sherbrooke dénoncent le projet d'acquisition du train touristique Orford
Express par la Ville. Hélène Dauphinais, Pierre Tardif et Jean-François Rouleau
affirment que ce n'est pas le mandat de la Ville de Sherbrooke d'investir des
fonds publics afin d'acquérir un train touristique.
Pierre Tardif assure n'avoir rien contre le l'Orford Express
ou son propriétaire, André L'Espérance. Il ne remet pas en question l'attrait
touristique que représente le train. Il affirme baser sa démarche sur des
principes généraux et non sur une évaluation financière du projet.
Hélène Dauphinais, elle, ne croit pas que la Ville possède
l'expertise pour s'occuper de la production et de la promotion d'un attrait
touristique. Elle rappelle les échecs commerciaux d'Omaterra et du spectacle de
la troupe Les Sept doigts de la main.
Elle ajoute que la Société de transport de Sherbrooke, qui
selon les plans gérerait l'Orford Express, œuvre dans un univers loin du
tourisme. « Il est utopique de penser que la STS retirerait des profits à
court terme. »
Pour sa part, Jean-François Rouleau questionne la cohérence
du maire, Bernard Sévigny. Il rappelle que ce dernier faisait récemment l'éloge
du projet Entreprendre Sherbrooke
devant la Chambre de commerce de Sherbrooke en insistant sur la nécessité
d'encourager l'entrepreneuriat privé. Pour monsieur Rouleau, la volonté de la
Ville d'acquérir le train est une contradiction flagrante entre les actions et
le discours du maire.
Les trois conseillers se souviennent également que lorsque
l'Orford Express avait décidé de quitter Sherbrooke pour s'installer à Magog,
personne ne s'était manifesté pour le garder. « On avait même décidé de
transférer des sommes réservées au train vers la création d'une nouvelle
exposition pour le Musée de l'eau. C'est un montant de près de 300 000 $
qui a déjà été dépensé. »
Enfin, les trois conseillers réfutent les affirmations qu'il
s'agit d'un don à coût nul. « Il faudrait investir 1,1 million pour
compléter les rénovations, 300 000 $ pour le réaménagement, plus les
coûts de promotion », affirme Hélène Dauphinais.