Pour une 7e édition consécutive, le Carrefour jeunesse-emploi (CJE) organise l'Opération Emplois Étudiants le samedi 14 mars prochain au gymnase du Séminaire de Sherbrooke.
Pour l'occasion, moult employeurs seront présents dont Rona, Metro Groupe Plouffe, Sentiers de l'Estrie, Nordia, Ville de Sherbrooke, Waterville TG, les Forces armées canadiennes Défense nationale, Collège Pro et le Centre communautaire de loisir Sherbrooke.
Au total, ce sont plus de 500 postes qui seront offerts lors de cette rencontre annuelle.
« L'objectif est de faciliter la recherche d'emploi aux jeunes », explique Pascal Cloutier, directeur général du CJE de Sherbrooke. « Plutôt que de se déplacer partout en ville, on concentre les employeurs à un seul endroit, dans un temps précis », ajoute-t-il.
Deux nouveautés sont annoncées pour cette édition, soit la présence d'une Zone Bénévole où plus de 150 offres de bénévolat seront présentées. De plus, il y aura une halte garderie pour permettre aux jeunes parents de laisser leur enfant le temps d'aller remettre leurs curriculum vitae et discuter avec les employeurs.
Le partenariat avec l'Université de Sherbrooke se poursuit cette année. Ainsi, les jeunes auront la possibilité de faire corriger leurs CV en plus de recevoir des conseils sur la manière de se présenter à un employeur.
Quant à savoir si l'événement a de réelles incidences sur le taux de placement des jeunes, M. Cloutier indique qu'il est pour l'heure impossible de chiffrer le succès de l'Opération Emplois Étudiants : « nous ne faisons pas de suivi auprès des jeunes. C'est en fonction de l'intérêt des employeurs que nous évaluons le succès de l'opération. Chaque année, une dizaine d'employeurs reviennent en raison du succès de l'événement. »
Une compétition féroce à Sherbrooke
La ville de Sherbrooke est bien évidemment reconnue pour son important bassin d'étudiants. Il s'avère ainsi particulièrement difficile pour ceux-ci de se trouver un emploi dans ce milieu compétitif.
« À Sherbrooke, il y a six écoles secondaires, quatre écoles privées, trois cégeps et deux universités. La population locale d'étudiants est majeure. La population de 16 - 35 ans représente le tiers de la population sherbrookoise, soit environ 45 000 personnes. Il faut ainsi que les jeunes sachent se présenter et surtout se démarquer », soutient le directeur général du CJE de Sherbrooke.
Une dernière édition de l'Opération
Dès le 1er avril, les interventions des CJE à travers la province seront modifiées et le cadre administratif et financier seront plus stricts, selon ce qu'a annoncé le gouvernement libéral. À Sherbrooke, le financement de l'organisme sera réduit de 3%.
Dès lors, les services offerts par les CJE seront réservés en priorité aux jeunes prestataires d'aide sociale ou de chômage. Le CJE de Sherbrooke devra ainsi évaluer d'entrée de jeu l'admissibilité des jeunes avant d'offrir un service.
« Tous les étudiants et les jeunes travailleurs pourront entrer au CJE, mais n'auront plus le service d'accompagnement. À long terme, il y a aura des jeunes qui se présenteront sur le marché du travail sans avoir les outils nécessaires pour trouver un emploi. Les jeunes tout comme l'ensemble de la société sont perdants », estime M. Cloutier.
Pascal Cloutier explique que l'organisme est en ce moment en « remodelage des services » et que l'équipe a dû prendre la décision d'éliminer pour la prochaine année l'Opération Emplois Étudiants qui attire, depuis 6 ans, plus de 1 000 jeunes de la région.
Outre ce changement, les ateliers offerts dans les écoles secondaires, le Centre 24-Juin, le Cégep de Sherbrooke et l'Université de Sherbrooke seront dès le mois de juin des offres de services payantes : « Nous offrons des techniques de recherche d'emploi, des techniques pour bien se présenter et se préparer lors des entrevues d'embauche aux établissements scolaires de la région. Mais nous devrons rendre ce service payant compte tenu des circonstances », explique le directeur général.
Le milieu scolaire étant particulièrement touché par les compressions budgétaires, M. Cloutier doute que les établissements seront en mesure de payer ce type de service.
« C'est totalement de la discrimination »
Cette décision politique de prioriser les jeunes qui bénéficient de l'aide sociale pour tenter de les ramener le plus rapidement possible sur le marché du travail est valable, indique M. Cloutier. « Si on nous avait demandé de prioriser ces jeunes, nous aurions totalement embarqué, mais le gouvernement nous a imposé ces nouvelles mesures », lance-t-il. Il dénonce ces mesures qu'ils qualifient de drastiques et discriminatoires : « on oublie l'ensemble des finissants. Pour moi, c'est totalement de la discrimination, je ne suis pas gêné de le dire », conclut-il.