La vive mobilisation des Québécois en réaction à la fermeture de l'Observatoire du Mont-Mégantic (OMM) a sans conteste influencé la décision du gouvernement conservateur, soutient la professeure Isabelle Lacroix.
Les administrateurs de l'OMM ont annoncé le 11 février dernier la fermeture de l'Observatoire pour le 1er avril en raison de l'échéance et du non-renouvellement d'une subvention fédérale. L'annonce a entrainé une vague d'indignation de la part de citoyens, d'experts et de chercheurs qui ont dénoncé l'impact important de cette fermeture pour le développement de la science, mais également pour le développement régional.
Les réactions ont été particulièrement animées sur les médias sociaux. Isabelle Lacroix, professeure à l'école de politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, est d'avis que les médias sociaux donnent un pouvoir significatif aux citoyens afin d'influencer les politiques. Les divers groupes tirent également des avantages de ce moyen de communication puisque leurs messages peuvent être véhiculés à maintes reprises par les utilisateurs des médias sociaux et ainsi faire pression aux décideurs, soutient-elle.
Une décision réactive
En effet, dans la même journée, en fin d'après-midi, le bureau du ministre de l'Industrie, James Moore, s'engageait à octroyer une somme d'un million de dollars étalée sur deux ans. Un montant qui permettra de maintenir les activités de l'OMM durant les deux prochaines années. « Cette mobilisation, notamment sur les médias sociaux, a étonné le gouvernement qui ne s'attendait certainement pas à ce niveau de réaction. » C'est pourquoi le gouvernement a promptement réagi, affirme la professeure.
À savoir si cette mesure temporaire aurait été envisagée si nous n'étions pas en année électorale, Mme Lacroix reste prudente. « C'est difficile à dire, mais évidemment que le gouvernement ne va pas créer d'insatisfaction inutile, particulièrement en année électorale », indique-t-elle. « Un montant de 500 000 $ sur le budget fédéral ne représente pas beaucoup pour le gouvernement. Ce dernier a fait le calcul qu'à court terme, il serait plus rentable de subventionner le maintien des activités et de donner un délai aux administrateurs de l'OMM pour trouver des solutions à plus long terme », a-t-elle conclu.
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