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Rencontre avec Éric Garneau :la vie après la tempête

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Photo : Andréanne et Éric, en compagnie de leurs enfants Alicia et Zachary.
Cynthia Dubé Par Cynthia Dubé
cdube@estrieplus.com
Jeudi le 2 février 2017

Cinq ans après le meurtre de son fils Nathan, Nancy Landry a pris le chemin de la prison après avoir plaidé coupable à l'homicide involontaire de son fils. Aujourd'hui, le papa de Nathan, Éric Garneau, va bien. Il a deux beaux enfants avec sa nouvelle conjointe. Mais la tempête a été difficile à traverser.

La vie d'Éric Garneau a chaviré en février 2011, quand on lui a annoncé que son fils de trois ans, Nathan Garneau, avait été assassiné par sa propre mère Nancy Landry. Sous le choc, profondément triste d'avoir perdu son bébé, en colère contre son ex-conjointe pour avoir posé ce geste irréparable; Éric a eu à traverser une panoplie d'émotions.

Séparé de Nancy Landry et en procédure de divorce à cette époque, Éric n'aurait jamais pu penser que la mère de son enfant allait poser un tel geste. « Je n'ai même jamais eu un doute! Je savais qu'elle avait des pensées suicidaires, mais elle me rassurait en me disant qu'elle s'accrochait à ses enfants (Nancy a eu trois enfants, dont deux d'une union précédente).»

Oui, il y a eu de la colère, mais Éric Garneau a choisi de ne pas se laisser guider par les idées noires. «J'ai eu beaucoup de colère au début, mais ça ne m'apportait rien. J'étais tellement triste d'avoir perdu mon gars! Je ne voulais juste plus penser à elle! J'ai donc mis la colère de côté, pour ne plus avoir d'énergies négatives. »

Dénoncer l'injustice face aux victimes

Psychologiquement, Éric est fort et résilient. «Je n'ai pas eu besoin d'aide psychologique. J'avais ce qu'il fallait pour m'en sortir; je travaille en santé mentale depuis longtemps et j'avais déjà connu le deuil, celui entre autres de mon père. Je savais qu'il n'y avait que le temps pour arranger les choses. Peu importe ce que l'on fait ou ce que l'on pense, ce n'est que le temps qui arrange les choses lors d'un deuil.»

Mais les mois, voire les années qui ont suivi ont été difficiles à bien des niveaux pour Éric Garneau. En plus du deuil qu'il devait traverser, il s'est senti carrément abandonné par le gouvernement. Il dénonce d'ailleurs la manière dont il a été traité. Un simple numéro, voilà comment il s'est senti.

«Les criminels sont mieux protégés que les victimes dans notre société. Ce n'est pas normal de prendre en charge les criminels mais de laisser seules les victimes. Il faut avoir un minimum de compassion. Je vous donne un exemple; on avait à l'époque des allocations familiales séparées. Le fédéral nous remettait l'allocation à tour de rôle, six mois chacun, puisque c'était une garde partagée. Madame a eu son allocation mais elle a tué Nathan trois semaines avant le six mois. Le gouvernement m'a demandé de lui rembourser le mois de février, car Nathan était décédé et sa mère avait été payée quand même. J'ai trouvé ça assez cheap!», raconte Éric.

Autre événement qu'il trouve injuste et inexplicable; l'arrêt des procédures de son divorce, au lendemain du meurtre de son fils. «Du jour au lendemain, les procédures de divorce ont stoppé. Je ne pouvais plus obtenir mon divorce. Je ne pouvais même pas annuler le compte conjoint. Je devais même payer l'assurance-vie de madame puisqu'on était encore mariés. Quatre ans plus tard, mon avocat m'a dit : tu ne te bas plus contre elle, tu te bas contre le gouvernement, alors accepte toutes les conditions qu'il te donnera pour obtenir ton divorce. Je devais remettre au gouvernement la moitié de ma maison! Il tenait à récupérer le maximum d'argent parce qu'il payait maintenant pour elle», déplore le Sherbrookois.

Contacté par EstriePlus, le sénateur engagé dans la cause des droits des victimes Pierre-Hugues Boisvenu avoue que la Loi sur l'indemnisation des victimes d'actes criminels doit être révisée pour des situations aussi exceptionnelles.

«Éric ne pouvait toucher à rien, parce qu'il était en instance de divorce et que sa femme était considérée comme inapte à prendre des décisions. Il s'agit d'une situation vraiment exceptionnelle, mais la Loi doit être révisée pour qu'on puisse transférer ce genre de cas au Curateur public, qui lui peut gérer la situation à la place de la personne inapte, dans ce cas-ci Nancy Landry.»

Une nouvelle vie

Éric Garneau a finalement obtenu son divorce il y a tout près de deux ans. Il a eu avec sa nouvelle conjointe Andréanne une petite fille de deux ans, Alicia, et un petit garçon de quatre mois, Zachary. Enfin heureux, il se mariera bientôt.

«Andréeanne me supporte beaucoup. Elle s'intéresse aussi à mon passé et me pose beaucoup de questions sur Nathan. Quand j'ai perdu mon fils, ma mère me répétait souvent qu'un jour j'allais rencontrer quelqu'un d'autre avec qui je pourrais fonder une nouvelle famille. J'ai eu cette chance.»

Oui, Éric a une nouvelle famille, mais le grand frère d'Alicia et de Zachary aura toujours sa place. «Je pense à Nathan tous les jours. »

 


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