Une centaine de travailleurs de l'usine Cascades, côté pâtes et papiers,
d'East Angus, ont participé au minisalon de l'emploi où étaient présentes des
entreprises de l'extérieure de la région.
À l'initiative du comité de
reclassement, les chercheurs de carrières nouvelles ont pu postuler sur quelque
150 professions. Environ 20 % de celles et ceux qui ont visité la
minifoire semblaient prêts à combler des postes dans d'autres régions du Québec.
Organisé par Gestion concertée en ressources humaines (GCRH), le
minisalon de l'emploi se veut un lieu où les employés de Cascades qui le
désirent peuvent rencontrer de grandes entreprises à la recherche de
travailleurs spécialisés. Au salon de la maison Cascades, Kruger, Domtar et
Canam ont érigé leur kiosque en réponse à l'invitation d'Onil Proulx, président
fondateur de GCRH. La Commission scolaire des Sommets a délégué de son
personnel pour les informer des cours directement reliés aux pâtes et papiers. GCRH
entretient des relations suivies avec les CLD du Haut-Saint-François et de
Sherbrooke, le Centre local d'emploi (CLE) régional et estrien et le syndicat.
M. Proulx
annonce que jusqu'à présent, quelque 150 emplois ont été offerts aux
travailleurs de Cascades. Seulement, 20 % de ce personnel serait prêt à
déménager. Les déléguées de Kruger abondent dans le même sens. Ils ont noté
qu'environ une personne sur 5 pourrait se rendre dans l'une ou l'autre de ses
succursales situées à Lennoxville, Trois-Rivières, Crabtree et Gatineau. Un
poste de superviseur d'usine s'ouvre présentement pour quelqu'un qui possède
les connaissances suffisantes en électricité et machinerie fixe.
Dans les papetières Kruger et Domtar, on recherche principalement des
opérateurs, des ouvriers de maintenance et du personnel de bureau. Faisant
allusion à l'écart de salaire que le chercheur d'emploi pourrait rencontrer
entre celui de Cascades et le nouveau, Danika Mongeau, conseillère en
ressources humaines chez Groupe Canam, confirme que ce facteur entre en
considération, quand vient le temps de choisir une nouvelle carrière.
« Certains consentiront à travailler à un plus petit salaire s'ils
découvrent qu'il y a d'autres compensations », a-t-elle expliqué. June
Lamontagne, coordonnatrice en ressources humaines, indique que Canam, entre
autres, cherche des soudeurs pour les produits de grandes charpentes ou pour
les poutrelles. On y offre de la formation. Shirley Fortier, enseignante, voit
à former les nouveaux en fonction des besoins. Depuis le début de l'année,
quelque 60 emplois ont été créés à cette usine.
Céline Trudel,
conseillère informatique des ressources humaines chez Domtar, explique le
processus qui mène à un poste. « Le nouvel employé est embauché à titre de
réserviste. Comme journalier, sur l'un ou l'autre des quarts de travail de
12 h, il peut offrir ses compétences dès qu'un poste se libère. Depuis
2009, c'est quelque 250 emplois à temps plein qui ont été créés et ça
bouge », ajoute-t-elle.
Martin Lemay, enseignant à la Commission scolaire des Sommets, offre des
cours spécialisés en pâtes et papiers-opération (DEP 5262). La formation
consiste en 1170 h incluant 240 h de stage. « Elle sera plus
courte quand l'étudiant qui désire parfaire ses connaissances aura fait
reconnaître ses acquis et ses compétences lors de son passage chez
Cascades », informe-t-il. François Lambert, conseiller pédagogique,
explique qu'il y a moyen de les faire reconnaître en obtenant une
reconnaissance officielle du ministère de l'Éducation après examen du relevé de
notes et des expériences acquises. Une cinquantaine de travailleurs se sont
présentés à leur kiosque et ont manifesté leur intérêt à entrer dans un tel
processus. « Beaucoup d'entre eux ont une base de 5e secondaire
et ils ont travaillé chez Cascades; ça diminue de beaucoup leur temps de
formation », complète M. Lambert.
M. Proulx reste au service de tous les employés tant qu'il y aura
des besoins. Il estime qu'il lui faudra de 6 à 8 mois pour y répondre. Il
mentionne que tous les travailleurs de l'usine, qui bientôt sera désaffectée,
ont reçu l'invitation d'utiliser ses services. À ce sujet, Lisa Cormier, qui
est à l'embauche de l'entreprise depuis 18 ans, a pu se «relocaliser» au CSSS
de Weedon. Elle reprendra une tâche semblable à celle qu'elle occupait,
c'est-à-dire produire les listes de rappel, gérer les remplacements de dernière
minute et bâtir les horaires. Une autre dame désirant conserver l'anonymat
exerce pour le moment un travail administratif. Elle se dit prête à déménager
pour obtenir un poste équivalent. Ces deux personnes ont profité du programme
de transfert. Onil Proulx mentionne que plusieurs entrevues ont été réalisées
avec des entrepreneurs depuis que le comité de reclassement opère. De
nombreuses autres restent à venir. « La réponse est immédiate quand les
gens rencontrent les employeurs, c'est comme du «speed dating»; c'est plus
efficace que l'envoi de CV », fait-il remarquer. Il annonce pour octobre
une autre activité avec de nouvelles entreprises. « Je ne discriminerai
pas les emplois qui sont présentés au minisalon », lance-t-il pour répondre à
la remarque portant sur les écarts de salaire entre ce que reçoivent les
employés de Cascades et certaines propositions où ils seraient moindres. Il
indique que souvent, les avantages proposés compensent la baisse de revenu.
Confiant dans le
succès du comité de reclassement, il cite l'exemple de la fermeture de
Goodyear, il y a quelques années. Après toutes les interventions de la firme
GCRH, 95 % du personnel étaient retournés au travail. Pour faciliter la
réembauche des chômeurs en perspective, M. Proulx et tous les partenaires
se sont mobilisés pour lancer une campagne auprès d'employeurs à la recherche
de main-d'œuvre qualifiée. Pour ce faire, contactez services@gcrh.ca.