Le médiateur-arbitre Claude Métras a reçu de la grande visite à Sherbrooke dans son ancien bureau pour souligner son obtention du prix Lionel J.McGowan. Il est le tout premier récipiendaire québécois francophone de ce prestigieux prix qui marque ses nombreuses années consacrées à la promotion de l'arbitrage et de la médiation.
« J'avais fait des démarches pour sélectionner des gens auparavant, mais d'autres choix avaient alors été pris », mentionne M. Métras. « Le président actuel m'a fait part de sa décision de me sélectionner et à ma grande surprise j'ai été retenu pour recevoir le prix ».
« Claude, et plusieurs collègues, ont tenu à bout de bras l'organisation pendant plus de 15 ans en tenant des réunions dans des salles de fournaise, des locaux d'universités, etc. », ajoute Thierry Bériault qui est venu à Sherbrooke pour l'occasion. « Il a démontré énormément de résilience ».
La médiation, une discipline en pleine croissance
L'arbitrage et la médiation ont fait un bon bout de chemin depuis leur apparition il y a plus d'un demi-siècle. Le taux naturel de règlement est de 70%, mais avec un médiateur, et selon le modèle utilisé, le taux peut grimper de plus de 20 %. Outre le taux de résolution des conflits, un médiateur professionnel peut également amener une qualité au règlement.
« Si on prend l'exemple de deux voisins qui se dispute à propos d'une clôture, le problème semble simple, mais ce n'est pas toujours le cas », explique M. Bériault. « Peut-être que le problème vient du fait que les conjointes ne s'entendent pas. Aujourd'hui c'est la clôture, mais demain ce sera la musique qui est trop forte et ainsi de suite. Il y a souvent anguille sous roche et le médiateur est formé pour aller plus loin ».
D'ailleurs, à partir du mois de février 2016, la loi instituant le nouveau Code de procédure civil instituera l'obligation pour les citoyens d'avoir considéré la négociation, la médiation, l'arbitrage ou un autre mode de PRD (prévention et règlement des différends) avant d'aller devant les tribunaux.
L'école de Sherbrooke
Le terme PRD a d'ailleurs été inventé ici à Sherbrooke et il est aujourd'hui présent dans la loi québécoise.
« Nous avons allié le savoir pratique et le savoir théorique ce qui est un peu la marque de commerce de l'Université de Sherbrooke », conclut M. Bériault. « On appelle ça l'école de Sherbrooke et elle est reconnue internationalement. C'est une approche qui est par exemple documentée aux États-Unis. J'enseigne en Europe et ils ont hâte de nous voir chaque année pour qu'on leur explique notre façon de fonctionner ».
Pour plus de détails, visitez le site de l'Institut de médiation et d'arbitrage du Québec.