C'est le samedi 29 août que se tenait la troisième édition
de Fière la fête au Marché de la Gare de Sherbrooke. Sous le thème « Parce que
le vent tourne », l'événement souligne que les temps changent en matière d'identité
sexuelle. Estrieplus.com a rencontré l'équipe derrière l'événement.
Marie-Pier Boisvert, Sarah Lamarche, Paula Navares, Pierre McCann
et Marriig Hamond sont les artisans derrière la célébration de la diversité
sexuelle à Sherbrooke. Pour sa troisième édition, Fière la fête apporte deux
nouveautés et s'est déplacée du Parc Jacques-Cartier au Marché de la Gare de
Sherbrooke.
Tout d'abord, un défilé avait lieu du Marché de la Gare
jusqu'au Siboire Jacques-Cartier, où s'est tenu un 5 à 7.
La deuxième innovation est un projet-photo intitulé « Une
identité près de chez vous ». À la suite de l'événement, il se retrouvera sur
le site web de la fête. Pour Sarah Lamarche, le projet est inspirant.
« On laisse les gens décider de l'étiquette qu'ils apposent
à leur photo et bien souvent, on constate que l'orientation sexuelle est
seulement une petite part de la personnalité de quelqu'un. On ne peut pas
réduire à un terme seulement, l'identité, c'est beaucoup plus complexe que ça. »
Depuis 2013, environ 300 personnes célèbrent la diversité
sexuelle à l'occasion de Fière la fête.
Le vent tourne ici et
ailleurs
« Les droits des personnes ayant une identité sexuelle
différente sont de plus en plus connus et reconnus, affirme Marie-Pier
Boisvert, membre de l'organisation de l'événement. Les gens prennent confiance
en eux. Les personnalités publiques qui dévoilent leur orientation sexuelle créent
un momentum pour que les minorités s'affirment et s'affichent. »
La transformation de l'ex-olympien Bruce Jenner en Caitlyn
Jenner, Michael Sam des Alouettes de Montréal et le journaliste François
Cormier sont de ces personnalités qui atténuent l'invisibilité des minorités
sexuelles, selon Pierre McCann.
« Elles deviennent des modèles et montrent que c'est
possible de vivre son homosexualité ou sa transsexualité ouvertement. »
Si on constate de plus en plus d'ouverture face aux
différences sexuelles, il reste toutefois de grands défis pour les acteurs du
milieu.
« Le défi avec un grand D pour les organismes communautaires
qui aident les personnes dans leur cheminement, c'est le financement, affirme Pierre
McCann, aussi directeur général du Groupe régional d'intervention sociale (GRIS)
Estrie. Hors des grands centres, la situation est très difficile. Notre financement
est un grand défi à court terme. »
« Nous avons un événement aujourd'hui parce que nos
partenaires le tiennent à bout de bras », renchérit Marie-Pier.
Pour Sarah Lamarche, un autre défi réside dans la chose administrative.
« Encore à l'Université, on doit choisir entre homme ou
femme quand on nous demande d'indiquer l'identité sexuelle, affirme la jeune
femme. Sur le plan administratif, il y a encore beaucoup de restrictions même
si au Québec, nous avons beaucoup de droits. »