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M.Û.R.I.R.S au cœur de Sherby, ou la petite histoire des murales grandeur nature

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Photo : Des gens de MURIRS et du Chemin des fresques étaient au Loubards, mardi, à l'occasion de la diffusion en direct de l'émission Arts d'Oeuvres, diffusée sur les ondes de CFLX. (Photos Perry Beaton)
Sylvie L. Bergeron Par Sylvie L. Bergeron
Vendredi le 21 juillet 2017

Au terme d'une interview trop courte avec l'idéateur et maître d'oeuvre de l'organisme M.Û.R.I.R.S à Sherbrooke, on arrive rapidement à cette conclusion : « Ne devient pas muraliste qui veut ! »

En effet, les propos de Serge Malenfant ont fini de nous convaincre des efforts à consentir durant la saison estivale pour livrer en moins de trois mois le fruit d'une murale-tableau-thématique-grandeur-nature-en-plein-air-sur-fond-de-ville.
Les confidences après coup de deux des muralistes salariés cet été, Denis Jacques et Hugo Fournier, respectivement de Québec et de France, confirment les explications du fondateur qui a tâté, notons-le, du graphisme, de l'illustration, de la scénographie et de la bande dessinée, avant de plonger tête première, il y a près de vingt ans, dans l'aventure, financée en grande partie par Destination Sherbrooke.

Si on considère la température très et trop variable, du mois de mai à juin, si on tient compte aussi des conditions de production à découvert, de la densité des heures de travail, des délais serrés de réalisation, du budget alloué, de la provenance des artistes et des artisans, ainsi que des commentaires de tout acabit de la population, il s'agit bel et bien de « peinture extrême ».

Pour tous ceux et celles qui ont mis la main à la pâte derrière toutes ces murales, l'expression n'a rien d'exagérée. En fabulant un brin, elle peut même rappeler la période « Haute Renaissance » du désormais célèbre Léonard de Vinci.

Qualifié d'homme universel en son temps, l'homme derrière la Joconde et le Saint-Jean-Baptiste menait plusieurs chantiers d'expérimentations à la fois pour les mécènes de son temps : Laurent de Médicis, Ludovic Sforza et François Premier. Ainsi, il nous a laissé des fresques enviables, telles que La Bataille d'Anghiari que les milieux de l'art pensaient perdue, mais qu'on a enfin retrouvée derrière La Bataille de Marciano, de Giorgio Vasari, au Palazzio Vecchio de Florence.

Le superlatif de « peinture extrême » se veut d'autant plus évocateur dans le présent contexte que l'organisme a une portée non seulement artistique mais une visée sociale avouée. L'acronyme M.Û.R.I.R.S en illustre d'ailleurs les paramètres, voire les objectifs : Murales Urbaines à Revitalisation d'Immeubles et de Réconciliation Sociale.

Constituée par lettres patentes en 1999, la corporation sans but lucratif va donc au-delà « de l'art pour l'art ». Tout en créant un attrait touristique indéniable, elle participe, entre autres, par son contenu et sa qualité, à la revitalisation des quartiers, à la création d'emplois, à la rétention d'artistes en région, ainsi qu'à la valorisation de talents locaux, à la promotion de l'histoire du lieu et au lien d'appartenance des Sherbrookois et Sherbrookoises, de souche ou venus d'ailleurs.

Le circuit des murales - facile, moyen, difficile - que l'on aimera marcher, parcourir à vélo, découvrir en autobus, partager en famille ou réaliser avec l'application de Balado-Découvertes, compte parmi l'un des attraits les plus demandés au Bureau d'information touristique de la ville.

C'est sans compter le tour guidé Le Chemin des fresques, produit par « Traces et souvenances », qui constitue lui aussi une valeur ajoutée à l'offre récréotouristique de Sherbylove. Mentionnons qu'après quatre ans d'absence, celui-ci reprend d'ailleurs du service les fins de semaine sur réservation au 819.821.1919.

Comme si les murales répondaient à l'idéal de démocratisation prôné par l'UNESCO et par l'Agenda 21 de la Culture, cette galerie à ciel ouvert reste disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre, 365 jours par année, beau temps mauvais temps. Malgré certaines résistances, encore palpables, cette forme d'art a néanmoins gagné ses lettres de noblesse, alors que les muralistes devenus ont bonifié leur approche, tantôt plus commerciale, tantôt plus décorative, interactive, thématique, en trompe-l'œil, etc. 


Vieille d'une tradition de quinze millions d'années si on considère les peintures rupestres des grottes de Lascaux, près de Montignac en Dordogne, ou les hiéroglyphes des temples égyptiens déchiffrés par Champollon, le jeune, en 1821-1822, les murales déjà réalisées à ce jour valent au moins un « petit-détour ».

Amorcées pour le bicentenaire de Sherbrooke en 2002, elles font maintenant l'envie de plusieurs villes au Québec et au Canada, en plus de faire jaser les citoyens et les visiteurs qui ne tarissent surtout pas d'éloges, de commentaires, de souvenirs, aussi croustillants qu'anecdotiques : « - Ah oui! Je me souviens, mon père disait... »

Pour la petite histoire des grandes murales, on recense dans l'ordre : La murale du bicentenaire (2002), Nékitotegwak (2003), Il était une fois dans l'Est (2003), Le progrès de l'Est, (2004), Les belles années (2005), Cent ans au service des gens (2006), CHLT-TV, 50 ans à notre image (2006), Tradition et prévention (2007), L'Hôtel des voyageurs (2009), Les moulins d'en haut (2009), Légendes et Mena'Sen (2010), Cœur, culture et pédagogie (2011), Destinées et origines (2012), Murales des jeux du Canada (2013)...

En 2014, dans la foulée de la 9e Global Mural Conference et, en 2015, après deux symposiums consécutifs d'Art mural très courus, on a procédé à l'accrochage de plusieurs murales sur les devantures de commerces dans l'Est et dans l'arrondissement de Lennoxville. En 2016, on se souviendra des réactions qu'aura suscitées la 15e œuvre autour du mot-clic #Sherbylove, largement utilisé par les internautes pour qualifier Sherbrooke, dont la principale intéressée, Catherine Lefebvre, nutritionniste et collaboratrice de plusieurs médias dans la métropole.

Sur cette petite histoire des grandes murales, à quoi doit-on s'attendre en 2017 ? Nul ne sait vraiment, sinon que le cinéma a servi de thématique pour rappeler un pan de notre histoire, un pan qu'auront su mettre en évidence Serge Malouin et Antoine Sirois, homme de théâtre et homme de lettres, dans l'ouvrage Sherbrooke ville de cinéma-s, 1896-2002, paru aux défuntes Éditions GGC en 2002.

Or, en attendant l'inauguration de cette murale à la fin du mois d'août prochain, permettons-nous Le Quiz des murales, en cours toute la saison durant. Puis, à partir du 10 août, participons également à La Grande expérience des murales, intitulée Muralis, que nous ont concoctée avec brio une firme montréalaise, Space and Dream, pour nous faire vivre sur appareil mobile, de jour comme de soir, un moment sans commune mesure. Vivement Sherbylove!

Sylvie L.Bergeron


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