Trois résidences pour aînés de la région sont l'hôte d'un projet-pilote, GériArt, qui propose aux aînés des ateliers d'initiation aux arts toutes les
semaines pendant dix mois. Ce projet unique au Québec est
mené par Le Vent dans les Arts, un organisme de Lawrenceville, dans les Cantons de l'Est.
L'idée est venue du directeur général de l'organisme, Ian Fournier. Lui-même auteur-compositeur-interprète, on l'aura notamment connu comme musicien principal aux Légendes fantastiques de Drummondville.
Au terme de son projet, M. Fournier souhaite publier un guide qui permettra à toutes les résidences pour aînés d'incorporer les arts dans le quotidien des résidents.
Dix mois, neuf disciplines
« Mon projet était d'offrir des ateliers artistiques pendant une dizaine de mois dans trois résidences pour aînés de la région. Neuf disciplines seront abordées et le but est d'amener ces résidents à créer et à explorer de nouvelles choses », explique M. Fournier.
La Résidence Brunswick de Richmond, le Château du Bel Âge de Windsor et la Seigneurie du Carrefour de Sherbrooke ont accepté de prendre part au projet.
Les ateliers sont d'une durée d'environ une heure et toujours donnés par des artistes professionnels qui ont une démarche et une carrière dans les arts. L'écriture de chansons aura été réalisée avec la chanteuse Amélie Larocque, alors que les ateliers de poésie ont été donné par Francis Poulin, alias « Frank Poule », un slameur bien connu du Tremplin 16-30.
Entre 15 et 20 aînés participent toutes les semaines aux ateliers artistiques GériArt.
« La vision du Vent dans les Arts comprend toujours l'approche d'un artiste professionnel pour l'énergie qu'il dégage dans la pratique de son art. Ce sont bien entendu des ateliers d'initiation, mais l'artiste arrive avec une idée et un bagage », précise M. Fournier.
Des effets positifs visibles
Le Centre de recherche sur le vieillissement du CSSS-IUGS, aussi partenaire du projet, aura notamment permis de mieux cerner la nouvelle clientèle d'aînés, parfois vivant des pertes cognitives.
Si le projet n'est pas scientifique en soi, il a permis à Ian Fournier de constater ce qui fonctionne et ce qui doit être amélioré pour arriver à offrir une expérience agréable aux résidents.
« On prend beaucoup de notes et comme on visite trois endroits chaque semaine, on a le temps de s'adapter sur la durée des ateliers, ou encore quant à l'ordre des activités, par exemple. On tente de comprendre quel est le meilleur format pour exploiter ces ateliers. »
En peu de temps, Le Vent dans les Arts a su attirer l'attention de plusieurs des aînés des trois résidences participantes.
« Des gens qui d'ordinaire ne participent pas aux activités viennent aux ateliers, ce qui nous dit qu'il y a un intérêt et peut-être même un besoin. Quelques-uns de nos participants nous ont fait mention que telle ou telle personne, ils ne la voient jamais, sauf lors des séances. D'autres aînés ne veulent pas participer activement, mais tout simplement assister. On a aussi vu la réaction de personnes souffrant d'Alzheimer qui chantaient et riaient à la fin des ateliers! »
Le guide qui découlera des dix mois d'ateliers aidera les résidences à intégrer ce type d'activités artistiques et culturelles dans leur offre de services.
« Ce n'est pas qu'il n'y a pas d'activités culturelles dans les résidences, mais nous, on veut aller au-delà des activités habituelles », conclut-il.