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Le territoire sauvage de Jean-François Létourneau

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Photo : Crédit photo : capture lors du lancement du livre.
Catherine Blanchette Par Catherine Blanchette
redaction@estrieplus.com
Jeudi le 15 avril 2021

Auteur, poète, conteur et enseignant, le Sherbrookois Jean-François Létourneau lançait mardi son premier roman, Le Territoire sauvage de l'âme. Incursion au cœur de cette nature nordique que l'auteur ne veut jamais tout à fait cesser d'habiter.

Entre les murs de la toute locale Librairie Appalaches située sur la rue Wellington, se tenait mardi le lancement virtuel du premier roman du tout aussi local auteur, Jean-François Létourneau. Publié aux éditions Boréal sous la collection « L'œil américain », le récit se décline sur deux territoires, en deux époques. De Kuujjuaq aux abords de la Massawippi en Estrie, c'est de sa propre expérience que s'est inspiré Jean-François Létourneau pour peindre le paysage de son récit.

Une thématique récurrente et un mentor plus grand que nature

Le « territoire » est un thème récurrent, une constante dans les écrits de Jean-François Létourneau. D'abord en son essai Le territoire dans les veines, la même thématique est explorée dans le livre audio Les traces du territoire lancé avec les Marchands de mémoire, un collectif Estrien donnant dans le conte, la poésie et la musique traditionnelle. Létourneau en est le principal parolier.

Quand on lui demande d'où il puise son inspiration, il évoque le « nature wrinting » que l'on peut traduire évidemment par « littérature de la nature ». Grand consommateur de ce type d'ouvrages, entre autres de ceux de l'auteur Rick Bass ayant signé Les grizzlis, Jean-François Létourneau témoigne : « Ce type d'écrit combine mes deux passions : la nature et la littérature. Le "nature wrinting" est donc inscrit dans mon inconscient d'auteur. Ce sont des lectures qui me marquent et m'inspirent ».

Lorsque Louis Hamelin, auteur érudit et directeur de la collection « L'œil américain », lui propose de joindre ses différents manuscrits pour en faire un roman, c'est une grande aventure d'écriture qui se met en branle pour Jean-François. « Pendant près de 8 mois, je me levais à 4 h du matin pour faire quelques heures d'écriture avant de partir travailler. C'était une tâche colossale. Mais être accompagné dans ce projet-là par un auteur de la trempe de Louis Hamelin, échanger avec lui, recevoir ses conseils, connaître ses points de vue... c'était une chance à ne pas manquer! », raconte-t-il.

Il confie d'ailleurs que dans les 18 derniers mois, Louis Hamelin, d'abord idole et accompagnateur, est devenu non seulement un ami, mais un formidable mentor.

L'expérience d'une vie qui devient fiction

livreJean-François Létourneau a passé quatre ans à enseigner dans une école de Kuujjuaq. C'est de cette expérience que s'est dessinée la trame du roman. Guillaume, le personnage principal, débarque aux abords de Koksoak, le fleuve qui traverse Kuujjuaq. Plein de naïveté, de curiosité et de respect pour la culture inuit, il s'apercevra rapidement qu'au sein de ce peuple blessé, n'est pas admis qui veut.

« Quand tu es un Québécois qui arrive dans le nord, même avec les meilleures intentions du monde, tu es perçu comme le maudit Blanc envoyé par le ministère de l'Éducation », explique l'auteur en connaissance de cause. Guillaume apprendra à s'intégrer avec humilité et patience, à travers l'amour pour les jeunes à qui il enseigne et de nombreux matchs de hockey disputés au clair de lune avec les Kuujjuamiut.  

Jean-François Létourneau admet que son roman est une critique de la société québécoise et de sa méconnaissance du Nord et de sa culture. Mais, comme il le précise, le tout se fait sans sentiment de culpabilité.

« On ne peut pas connaître ce qu'on ne nous a jamais enseigné », souligne-t-il.

Dans un deuxième volet du roman, des années plus tard, Guillaume est de retour dans les Cantons-de-l'Est. Établi avec sa petite famille à l'orée de la rivière Massawippi, il souhaite élever ses enfants dans un milieu naturel. Mais rapidement, il réalise le grand paradoxe qu'il entretient. Amoureux de la nature, il souhaite y vivre et la préserver, mais il contribue tout de même à la saccager. Nous sommes tous à la fois prisonniers et responsables de l'étalement urbain. L'auteur précise : « Bien que je souhaite trouver des solutions à l'étalement urbain, mon roman n'en propose pas. On est dans la fiction. Pour moi, la littérature est un espace de liberté et ça me plait d'aller au cœur des paradoxes, de les explorer profondément ».

La transmission pour préserver la mémoire

Jean-François Létourneau au même titre que Guillaume, son alter ego, souhaite transmettre à ses enfants, entre autres, la connaissance des Territoires du Nord. Cette transmission intergénérationnelle passe par la connaissance du peuple, de la culture, de la langue. Le territoire parle, il nous informe sur ce que sont devenus les gens qui l'ont habité et ce que l'avenir réserve à ceux qui continueront de l'habiter.

L'auteur estrien demeurera à jamais marqué par ce territoire qu'il a foulé, par ce peuple qu'il a côtoyé et cette culture qu'il a goûtée. À la suite de son travail sur le territoire, il envisage de s'attarder à la parole vivante, celle qui transmet toute autant d'histoires et les imprègne dans l'essentielle mémoire collective.

Le territoire sauvage de l'âme, un premier roman de Jean-François Létourneau à découvrir pour se souvenir.

 



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