1:54. C'est un film sur l'intimidation. Sur la douleur qu'elle fait vivre. C'est également un film sur la persévérance, le dépassement de soi, le courage. Par son premier long métrage, Ian England souhaitait toucher les gens, jeunes et moins jeunes. Pari réussi. 1:54, c'est 105 minutes de pure émotion. Coeurs sensibles, soyez avisés...
C'est un Ian England sympathique, chaleureux et enthousiaste que nous avons rencontré à la Maison du Cinéma, où une foule nombreuse se pressait pour l'apercevoir. « Je voulais vraiment aborder le thème de l'intimidation, mais d'une façon qui touche autant les jeunes que les parents, les grands-parents, les enseignants. Ce n'est pas un film pour ados, ça s'adresse à tout le monde », mentionne l'expressif réalisateur.
Quand il parle de 1 :54, ses yeux s'allument d'une fierté bien légitime. Avec ce premier long métrage, il prouve qu'il n'a pas que le talent d'acteur. Depuis son plus jeune âge, il s'inspire de son idole, Charlie Chaplin, qui n'avait pas qu'une corde à son arc. Ian est tout autant passionné par le jeu que par l'écriture et la réalisation.
Quand on l'interroge sur le difficile mais très actuel sujet de l'intimidation, pierre angulaire du film, Ian explique : « C'est l'intimidation du point de vue de Tim, le personnage qui la subit. Je ne voulais pas du tout faire un film sur un ton moralisateur. Je ne juge ou ne dénonce rien. Je présente une fiction, l'impact que l'intimidation a sur la vie d'un jeune homme de 17 ans, élève de cinquième secondaire. »
Depuis plusieurs années, Ian England est l'idole des jeunes, une sorte de grand frère. En plus d'être à l'affiche d'une multitude d'émissions les rejoignant, il s'implique, les rencontre, les écoute. Cet intérêt sincère pour la jeunesse transparait dans le film. Le jeu des jeunes acteurs est d'une vérité criante. Clairement, leur réalisateur travaille en terrain connu.
Une distribution de grande qualité
Antoine-Olivier Pilon est égal à lui-même; excellent, crédible et touchant. Ian a d'ailleurs écrit le rôle principal pour lui. « Dès le départ, c'était lui mon Tim. »
Mention spéciale à Lou-Pascal Tremblay et Sophie Nélisse, toutes deux remarquables dans leur rôle. Il serait également difficile de passer sous silence le jeu de David Boutin et Patrice Godin, adultes significatifs dans le film. D'ailleurs, vous êtes défiés de ne pas avoir les yeux dans l'eau lors de la scène qui se passe à l'hôpital entre Tim et son père, joué par David Boutin. Très touchant.
1 :54, c'est une histoire d'intimidation présentée sur un tableau de championnat de course à pied. Ian England s'est inspiré de ce qui lui est familier. Grand sportif depuis toujours, il fait lui-même partie d'un club de course.
« Tim utilise son talent en course pour prendre sa place, prouver sa valeur, et défier Jeff son intimidateur. Il y a de belles scènes de persévérance, d'entraînement acharné, de fierté. »
Encore une fois, le cinéma québécois peut se targuer de présenter talent et qualité. Auteur et réalisateur de 1 :54, Ian England souhaite que son film soit vu par un maximum de gens dans les cinémas, mais surtout, qu'il crée un dialogue et un échange entre les générations. « L'intimidation, ce n'est pas un sujet de 2016. Il y en a toujours eu, c'est l'affaire de tout le monde. »
