Le Festival d'art urbain Amalgam aura lieu les 1er
et 2 août prochains au centre-ville de Sherbrooke. L'objectif? Rassembler les
commerçants, les artistes urbains et les œuvres d'art du centre-ville. La
méthode? Réunir des artistes et des graffeurs qui coloreront à leur manière le
centro et ses murs de béton, souvent vandalisés.
« J'avais l'idée en tête depuis que j'ai travaillé dans
un magasin de graffitis, explique Guillaume Cabana, co-organisateur du Festival
Amalgam. En discutant au vernissage d'une amie commune, Vincent Cloutier et moi
avons décidé d'amener à Sherbrooke un festival du graffiti et d'art urbain
comme ceux qu'on voit dans les grandes villes comme Montréal. »
Longtemps victime de vandalisme, le pont des
Grandes-Fourches se refait tous les ans une beauté par les traits habiles d'artistes
armés de canettes de peinture.
« C'est surtout impressionnant de voir la progression
de l'œuvre, commente Guillaume Cabana. Les gens qui arrivent tôt se demandent
ce qui se passe, ils ne voient que des lignes sur le mur. Lorsqu'ils repassent
le dimanche, ils voient l'œuvre terminée et pleine de couleurs! »
Pour Vincent Cloutier, il s'agit de se réapproprier ce qui
est délaissé au centre-ville.
« S'il n'y avait pas de murale, on ne parlerait que
d'un mur et d'un stationnement. En fait, on n'en parlerait même pas. On aime
croire que l'on ajoute un petit quelque chose à la ville, qu'on donne une
raison aux gens de passer par ici. »
Lefestival débute le 31 juillet par un vernissage à la
galerie temporaire du 172, rue Wellington Nord. La quarantaine d'artistes
présents au festival exposeront des œuvres qui pourront être appréciées toute
la fin de semaine.
Le samedi 1er et dimanche 2 août, le pont est
peint. Une petite scène verra défiler des DJ et des groupes de musique comme The Renegades, un hommage à Rage Against the Machine. L'équipe de
Degré Zéro fera également une démonstration de parkour, un sport qui consiste à
franchir toute une série d'obstacles.
Le comité tags et graffitis de la Ville de Sherbrooke est un
partenaire de l'événement puisqu'il rejoint son objectif de valorisation de
l'art urbain et du graffiti comme moyen de prévention du vandalisme.
Le festival a lieu en même temps que le fort couru Bouffe
ton centro.
L'intérêt des
commerçants pour l'art urbain
Le travail de Guillaume Cabana et de Vincent Cloutier ne se
limite pas à l'organisation du festival pour faire la promotion de l'art urbain
et du graffiti. En effet, ils approchent régulièrement les commerçants du Centro
pour leur parler de leur solution anti-graffitis : les murales.
« On sélectionne un mur vandalisé et on va voir le
commerçant en lui proposant une murale pour régler son problème, explique
Guillaume Cabana. Une murale semble contribuer à décourager le vandalisme. On
présente donc le portfolio d'un artiste au commerçant et bien souvent, celui-ci
aime mieux placer son argent dans une œuvre permanente. »
Si le commerçant y gagne en réduisant sa facture de
nettoyage, la valeur de son commerce est aussi bonifiée. La pratique devient
donc populaire, au centro.
« On voulait créer une symbiose entre les commerçants,
les artistes et les œuvres, souligne Vincent Cloutier. L'an dernier, la Petite
Grenouille et l'auberge Éco-Beat se sont dotées de murales. Cette année, c'est
au tour de Madame Pickwick. »