Trois femmes de l'Estrie seront honorées le 4 novembre
prochain à l'occasion du 15e concours Prix Femmes d'affaires du
Québec. Le concours récompense chaque année
des femmes qui se sont distinguées, qui sont vues comme influentes et
rassembleuses. Estrieplus.com vous présente une de ces trois entrepreneures d'exception chaque semaine.
Caroline Roy se lance en affaires en 2010 et fonde avec son
conjoint Cuisine L'Angélique, à Coaticook. L'entreprise propose toute une gamme
de produits de boulangerie et de pâtisserie sans gluten, sans caséine et sans
lactose. Caroline Roy est l'une des 27 finalistes du 15e concours
Prix Femmes d'affaires du Québec.
Pour Caroline, il s'agit d'abord et avant tout d'aider les
gens. En 1999, alors propriétaire d'une garderie en milieu familial, Caroline
Roy prend un virage santé et bio à la suite de sa lecture du bouquin Le guide de l'alimentation saine et
naturelle, de Renée Frappier.
Quelques années plus tard, son fils de deux ans est référé
en pédopsychiatrie pour des troubles nerveux qui s'apparentent à l'autisme. Plusieurs
conversations avec la naturopathe Danielle Gosselin l'ont convaincue d'éliminer
le gluten (protéine du blé) et la caséine (protéine du lait bovin) du régime
alimentaire de son fils.
« Une intolérance au gluten signifie que le corps n'a pas
les enzymes pour les transformer. Les particules se retrouvent dans le sang et
agissent un peu comme des opiacés, explique Caroline Roy. Les tests en
laboratoire ont démontré que c'était le cas pour mon fils. En éliminant premièrement
la caséine, puis le gluten, on s'est rendu compte que les troubles nerveux
diminuaient et que son langage se développait de plus en plus. »
Restait donc à intégrer cette nouvelle diète à la routine de
tous les jours.
« En 2005, le marché
ne répondait pas du tout à mes valeurs parce que les produits utilisés pour
remplacer le gluten étaient tous super raffinés et on n'arrive jamais à
retrouver la texture originale. »
Pour cette mère de famille qui avait déjà éliminé le
sur-raffiné de sa cuisine, deux ans ont été nécessaires pour arriver à produire
un pain, comme celui du magasin. Les parents des enfants dans sa garderie ont
été ses cobayes et le fameux pain fut un succès.
« J'ai ce désir profond d'aider les gens. Mon mari m'a donc
dit pourquoi ne pas démarrer une entreprise pour aider les gens à trouver ce
dont ils ont besoin sur le marché? Alors c'est ce qu'on a fait. En 2010,
Cuisine L'Angélique démarrait et nos premiers produits apparaissaient sur les
tablettes. »
Au-delà du produit, Caroline Roy tenait à sensibiliser les
gens sur les bienfaits d'un régime sans gluten quand notre corps n'a pas ce qu'il
faut pour le digérer.
En 2011, le sans gluten connait un engouement sans
précédent, notamment par l'ouvrage sur le régime hypotoxique du docteur français
Jean Seignalet l'expérience de Jacqueline Lagacé, dont les douleurs
arthritiques ont disparu à la suite du régime.
En novembre 2014, Cuisine L'Angélique lançait son premier
livre de recettes.
« Une de mes belles réalisations est ma farine tout usage La
Merveilleuse, commercialisée en 2013. Elle m'a pris six à concevoir, mais pour n'importe
qui qui doit apprendre à vivre sans gluten, elle convient parfaitement à toute
cuisine. Le transfert vers le sans gluten se fait beaucoup plus facilement. »
Être une femme dans l'agroalimentaire
« Je suis en affaires oui, et je suis très près de ma clientèle,
essentiellement féminine. C'est
peut-être la raison pourquoi je ne suis pas vraiment confrontée à une
omniprésence masculine dans le milieu, souligne Caroline Roy. Le plus difficile
cependant est de concilier le travail et la famille comme femme d'affaires. On est
l'homme et la femme en même temps.
Pour l'entrepreneure, la recette du succès comprend une part
de belle équipe autour de soi. D'avoir le soutien de ses proches, aussi.
« Je ne serais pas rendue là sans mon équipe et surtout,
sans mon mari. Il s'est joint à moi dès le début de l'aventure. »
Une aventure loin d'être terminée, puisque Caroline Roy a un
deuxième livre de recettes sur la planche à dessin. Elle entend continuer à
donner des cours de cuisine et à aider les gens à intégrer le régime. De nouveaux
produits sont aussi en développement.
« Être finaliste au
concours Prix Femmes d'affaires du Québec, c'est déjà d'être gagnante. C'est
une belle reconnaissance de tout le travail et de tous les efforts qu'on a pu
mettre dans nos projets. »