Le groupe de presse Gesca vend six journaux régionaux, dont La Tribune, au nouveau groupe de presse Capitales Médias.
Dans la foulée des transactions d'envergure dans le monde médiatique, le nouveau groupe de presse, créé par l'ancien ministre fédéral Martin Cauchon, annonce l'achat de La Tribune de Sherbrooke, Le Soleil de Québec et Le Droit d'Ottawa, Le Nouvelliste de Trois-Rivières, le Quotidien de Chicoutimi et la Voix de l'Est de Granby.
Pour l'heure, l'entreprise se fait rassurante quant aux postes des employés. Les équipes de direction de chacun des quotidiens devraient rester les mêmes.
Un discours rassurant
Même discours sécurisant de la part de l'éditrice de La Tribune, Louise Boisvert, qui assure qu'il n'y a pas de changements majeurs qui seront opérés dans l'immédiat et qu'aucun emploi n'est en jeu. La version papier sera conservée et le journal aura désormais son propre site internet. Des projets sont sur la table de travail, explique-t-elle, mais il est trop tôt pour préciser de quelle manière ils s'articuleront. « D'ici quelques mois, nous serons capables de vous donner des détails », estime-t-elle.
« C'est une excellente nouvelle parce que ça va nous permettre de nous concentrer sur l'information régionale qui est notre vocation depuis toujours et de définir nos objectifs et nos plans de développement en fonction de nos besoins. Depuis des années, nous étions un peu dans le sillon de La Presse+ qui avait des besoins différents des nôtres. Ça va nous permettre maintenant de répondre à nos réalités », soutient Mme Boisvert.
« Les quotidiens régionaux sont des journaux qui sont rentables et qui ont un avenir. Nous croyons [que cet achat] va nous donner des ailes », poursuit-elle.
Surprise et inquiétude
Alain Goupil, président du Syndicat des employés de La Tribune-Unifor, section locale 145, s'est dit plutôt surpris par l'identité de l'acquéreur, mais tout de même satisfait de ses propos : « Il [Martin Cauchon] a eu des propos très rassurants et très fort vis-à-vis de l'importance des journaux régionaux en terme d'acteurs socio-économique. Il a aussi mis l'accent, de façon assez prononcée, sur l'importance d'avoir une très grande qualité d'information régionale. Maintenant est-ce que ce nouvel acquéreur à les moyens de ses ambitions? Nous on le souhaite. Les syndicats des journaux régionaux se préparent depuis au moins deux ans à prendre le virage numérique, un virage incontournable dans la situation actuelle. Nous serons prêts à nous asseoir avec le nouvel acquéreur et à entreprendre ce virage », indique-t-il.
Selon M. Goupil, cette annonce est quelque peu inquiétante puisqu'elle survient alors que les négociations pour les conventions collectives, échues depuis le 31 décembre 2014, sont imminentes. « Notre volonté est de s'asseoir à la table et de faire en sorte que cette nouvelle acquisition et le virage que cela implique, soit un succès », affirme M. Goupil.
Cette annonce a d'ores et déjà fait réagir des acteurs de la région, notamment la Chambre de commerce de Fleurimont qui sollicite une rencontre entre M. Cauchon et la communauté d'affaires de Sherbrooke.