Plus de 400 employés du Cégep de Sherbrooke ont traversé la ville pour manifester contre les offres patronales dans le cadre des négociations du secteur public, des offres qualifiées d'immondes par des représentants syndicaux.
Les employés tous solidaires
La vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ) et vice-présidente du syndicat des enseignants du Cégep de Sherbrooke, Nicole Lefebvre, lance un message au gouvernement.
« M. Blais, M. Coiteux, tenez-vous le pour dit. L'éducation et les services publics, ça tient à cœur à tous les employés du Cégep de Sherbrooke. On est ici pour lancer un message, nos conditions de travail sont les conditions de réussite de nos étudiants. On ne reculera pas, affirmait Mme Lefebvre, qualifiant d'immondes les demandes patronales.
« Nous sommes tous ici mobilisés pour dire qu'on veut défendre les services publics. Aux tables de négociation, il n'y a pas de mandat pour avancer sur rien, déplore la présidente du syndicat du personnel de soutien, Lucie Bouffard. Ce n'est pas normal qu'un gouvernement ne veuille pas négocier avec ses salariés. On a l'impression d'être des ennemis. »
La présidente du syndicat du personnel professionnel du Cégep, France Lévesque, va même plus loin en affirmant que les offres patronales sont une « atteinte à notre dignité parce qu'on ne reconnaît pas tout ce qu'on investit dans notre travail. C'est inacceptable ce qu'on nous propose. Le message est clair, on ne se pliera pas à ce qui nous est proposé. »
La faute au gouvernement, disent Denis Beaudin et Jean Lacharité
Le président du Conseil central des syndicats nationaux de l'Estrie (CSN), Denis Beaudin, estime que le gouvernement s'est trompé.
« Messieurs Couillard, Blais et Coiteux, ont parié que nous n'étions pas mobilisés. Ils se sont plantés! 17 000 travailleurs sont en grève aujourd'hui en Estrie. Je vous félicite de votre mobilisation pour obtenir un contrat de travail digne de ce nom! On ne vous lâchera pas tant que nous n'aurons pas gagné! », a déclaré Denis Beaudin.
Le deuxième vice-président de la CSN, Jean Lacharité, accuse quant à lui le gouvernement du Québec d'être celui qui prend en otage la population.
« Ce n'est pas nous qui prenons la population en otage, c'est ce gouvernement qui gouverne par dogmatisme et idéologie de l'équilibre budgétaire. Même notre nouveau premier ministre, Justin Trudeau, a eu le courage de dire qu'il ferait des déficits pour relancer l'économie. Ce que nos ministres sont en train de faire, c'est d'envoyer le Québec en récession. C'est inacceptable! »
Il a d'ailleurs qualifié de menteurs tous ceux qui affirment que les services à la population ne sont pas touchés par les compressions budgétaires imposées aux différents secteurs publics depuis maintenant près de 18 mois.
« M. Coiteux, le petit idéologue de droite, ment à la population en disant que c'est seulement l'administration qui est touchée et que les services ne sont pas coupés. Ce gouvernement est une entreprise de démolition des services publics. On ne les laissera pas faire! Vous êtes dans la rue aujourd'hui, vous le serez en novembre et décembre. Et qu'ils ne s'avisent pas d'arriver avec une loi spéciale! », a conclu M. Lacharité.