Chaque année, une vingtaine de Sherbrookois et de Sherbrookoises deviennent des juges pyrotechniques à la Fête du Lac des Nations. Ils sont triés sur le volet, doivent suivre une formation rigoureuse et respecter des règles bien établies. Estrieplus.com a rencontré le président du jury, Jean-Marc Bénard, qui nous explique comment juger et noter des feux d'artifice.
Des spectacles conçus
pour le public et évalués par le public
Ils sont 20 personnes à être choisies pour composer le jury des feux
parmi quelque 120 candidatures reçues. Par une série de questions bien
précises, des artificiers déterminent lesquelles sont les mieux habilitées à
noter les spectacles.
Cette année, l'âge de l'échantillon va de 20 à 70 ans, soit
trois générations d'amateurs de feux d'artifice.
« Avoir un éventail aussi large permet de normaliser
les notes puisque chaque personne a des préférences visuelles et musicales
différentes, explique le président du jury des Grands feux Matelas Houde 2015,
Jean-Marc Bénard. La Fête du Lac, c'est une compétition internationale, mais
jugée par ceux qui l'apprécient! »
Pyrotechnie 101
Comme les juges sont des Monsieurs et Madames Tout-le-monde, ils doivent suivre une formation d'une demi-journée pour devenir de
vrais experts des feux d'artifice. La formation vise à les conscientiser à la
complexité d'un spectacle pyrotechnique et à le regarder avec un œil plus
critique que le seul émerveillement.
« Les jurés sont amenés à découvrir tout le travail qu'il
y a derrière un feu, à connaître les pièces pyrotechniques et de quoi elles sont composées, explique M. Bénard. La formation permet aussi d'apprécier l'accompagnement
musical, les transitions entre les tableaux, la disposition des bombes dans le
ciel et si les agencements de couleurs sont intéressants. Les jurés sont aussi
en mesure d'évaluer la relation et la communication entre le visuel et l'auditif
du spectacle. »
La confidentialité est
la reine des feux
Les jurés sont assermentés et la plus grande confidentialité
est exigée pendant toute la durée de leur mandat. Ils n'ont pas le droit de
parler de leur appréciation des spectacles pyrotechniques à leurs conjoints ni à leur entourage, et ne peuvent pas non plus accorder d'entrevues aux médias. Les
notes attribuées par chacun des juges ne sont connues que de Jean-Marc Bénard.
« On exige cette confidentialité en respect au travail
des artificiers, parce qu'ils investissent beaucoup de temps et d'argent dans
les spectacles. Une fois le gagnant de la Coupe des dieux dévoilé le
dimanche, les jurés auront toute la liberté de parler de leur expérience, de leur
appréciation des feux et de discuter entre eux », explique M. Bénard.
Jean-Marc Bénard concède que la tâche de juré est un travail
rigoureux. Les exigences ne semblent toutefois pas effrayer les candidats, puisque 120 personnes avaient signifié leur intérêt à réaliser le mandat.
« En cinq ans à la présidence du jury, je n'ai pas eu
de mauvais commentaires de mes jurés. En devenant juge de compétition, ils
vivent une expérience sensorielle hors du commun! », affirme M. Bénard.