Chaque année, le parc Jacques-Cartier se transforme en
véritable fourmilière de générosité en raison des centaines de bénévoles qui
travaillent d'arrache-pied partout sur le site pour assurer le plaisir des festivaliers.
Caroline Glaude coordonne ces fourmis de la Fête du Lac depuis 12 ans.
Estrieplus.com est allé à sa rencontre.
Si elle gérait 50 bénévoles à ses débuts,
Caroline Glaude coordonne aujourd'hui plus de 300 personnes. Des équipes de
bénévoles sont présentes aux bars, auprès des artificiers, à la billetterie et
à la Place de la famille. Il y en a aussi assignées à la surveillance du site.
Gros site, gros
festival, grosse gestion
« Coordonner les bénévoles représente tout un travail,
affirme Mme Glaude. Je commence à 6 heures du matin en mettant en marche les
réchauds et la cafetière. Les premières équipes arrivent à 6 h 30 et on débute
notre journée en plaçant la surveillance partout sur le site. Et je suis encore
sur le site à la fermeture du parc. »
Caroline peut compter sur trois responsables de la
surveillance qui assument chacun un quart de travail entre le matin,
l'après-midi et la soirée. Une autre responsable s'occupe de la Place de la
famille.
« La billetterie, c'est un peu plus difficile à gérer à
cause de la manipulation d'argent, mais j'ai quelqu'un qui m'aide dans ce
volet. Et j'ai toujours deux personnes qui s'occupent de l'entrée et de la
sortie de chaque bénévole. »
« C'est une tâche gigantesque, mais j'ai une belle
équipe de travail. Dans la vie, on doit apprendre à déléguer et à demander de
l'aide aux gens. Si j'ai un besoin quelconque, j'ai toujours quelqu'un prêt à
me donner un coup de main. C'est pour ça que tout se déroule bien chaque
année, explique la coordonnatrice, sourire aux lèvres. J'en ai
des frissons juste à y penser! »
Les fourmis
reviennent, année après année
Une dame en serait à sa 33e année d'implication à
la Fête du Lac des Nations. D'autres sont là depuis 10, 20 ans. Caroline adore
son travail et est convaincue que c'est pour cette raison qu'elle revoit les
mêmes visages chaque année.
« Les gens s'impliquent entre autres à cause du
sentiment d'appartenance à l'événement, mais aussi parce que c'est une grande
famille. Je les croise au centre commercial en décembre et ils sont tout contents, ils me demandent s'ils pourront travailler l'an prochain. C'est
quelque chose. »
Chaque bénévole a trois repas par jour, au moins trois
collations et après trois jours de travail, on lui offre des billets pour
profiter du site le restant de la semaine. Si elle ne demande pas un minimum de
temps à donner, Caroline priorise les personnes qui sont prêtes à travailler au
moins jours pour simplifier sa gestion.
« Je peux plus facilement coordonner les horaires, explique-t-elle.
Je donne trois à quatre jours de travail par personne, histoire de ne pas les brûler. Ce sont de longues journées, souvent au soleil. »
Cette année, le recrutement s'est majoritairement fait par
les réseaux sociaux et les inscriptions en ligne. À sa grande surprise,
Caroline a vu beaucoup de nouveaux visages lors des formations pour les
bénévoles, notamment en raison du bouche-à-oreille de ceux qui ont vécu de bons
moments. Gageons qu'ils reviendront!
Des fourmis trouvent
leur place
La majorité des bénévoles de Caroline Glaude sont Monsieur et Madame Tout-le-monde. Ce que le public ignore souvent, c'est que
Caroline et son équipe intègrent aussi des gens aux prises avec des déficiences
intellectuelles. Ces fourmis souvent laissées à l'écart ont beaucoup à offrir
et la Fête du Lac des Nations les accueille à bras ouverts.
« J'aime donner l'exemple d'un des bénévoles au
stationnement. Il est là depuis une dizaine d'années. Aucune entreprise ne veut
l'engager parce que sa déficience est trop sévère, mais ici, c'est la personne
qui arrive à l'heure, qui est disponible et pour qui c'est vraiment important
de faire le travail. »
Pour Caroline, il suffit simplement de composer ses équipes
en conséquence. Parce que les gens se fient souvent à ce qu'ils voient, ils
oublient que tout le monde a quelque chose à offrir.