Le conseiller municipal et président de la Société de
transport de Sherbrooke (STS), Bruno Vachon, déplore la désinformation
entourant la décision de l'organisme de suspendre l'entrée des autobus sur le
campus de l'Université de Sherbrooke (UdS).
À la suite d'événements impliquant des étudiants en
état d'ébriété dans les autobus de la STS, l'organisme a décidé de ne plus
faire entrer ses autobus sur le campus de l'UdS après 18h30 les jeudis soir. La
mesure devrait être appliquée pour un mois, le temps de trouver (encore!) une
solution.
Dans un communiqué, la Fédération étudiante universitaire de
Sherbrooke (FEUS) a qualifié la décision d'irréfléchie. La FEUS est même allée
plus loin en affirmant que « par la mise en place de ce moyen, la STS incite
les étudiantes et étudiants ayant consommé de l'alcool à utiliser leur véhicule
plutôt que d'utiliser le service de transport auquel ils ont droit. »
« Contrairement à ce la FEUS prétend, il n'y a pas de
discrimination et la décision a été prise d'un commun accord entre nous et l'Université,
affirme Bruno Vachon. Il y aura maintenant trois navettes pour faire le lien
entre l'institution et le centre-ville, au lieu d'une seule, avec à leur bord
des agents de sécurité. C'est l'université, de son propre chef, qui a mis sur
pied cette mesure pour desservir la population étudiante. »
Une mauvaise pub pour
Sherbrooke
Drôle de coïncidence, Bruno Vachon assistait cette semaine au
colloque annuel de l'Association du transport urbain du Québec, où sont
rassemblés tous les organismes de transport en commun municipaux.
« Plusieurs m'ont demandé comment ça allait avec nos
étudiants, déplore le président de la STS. C'est l'image que mes homologues
ont, que Sherbrooke a des problèmes avec ses étudiants qui utilisent le
transport en commun. Ça ne se passe pas comme ça ailleurs, les autres
présidents ne comprennent pas nos mesures parce qu'ils n'ont jamais eu à en
appliquer chez eux. Ce n'est pas intéressant d'être reconnus pour ça. »
Il déplore également le fait qu'à chaque fois qu'on pense
avoir trouvé une solution, un événement ramène tout le monde à la case départ.
« Les chauffeurs refusent systématiquement de travailler sur
ces lignes de service, souligne M. Vachon. On y va de la protection de notre
personnel, qui ne se sent pas en sécurité. La mesure sera en place un mois. Ceux
qui veulent du service, il y a encore possibilité d'en avoir et nos normes de
distance sont respectées. »
Malgré tout, Bruno Vachon assure que tous les acteurs
continueront de travailler ensemble pour en arriver à une solution durable. Il
invite toutefois les étudiants qui se sentent pénalisés à se tourner vers leur
association étudiante, au lieu de systématiquement lancer des pierres à la STS.