Depuis 00h01, l'Estrie est entrée
en zone rouge, soit le palier d'alerte maximale vis-à-vis la COVID-19. Le
passage d'un palier à l'autre est discuté depuis samedi avec le
ministère.
Pour rester en zone orange, l'Estrie
ne devait pas dépasser la limite de 50 cas par jour : or, 73 cas ont été
relevés dans le dernier bilan quotidien. « On a plus de cas en cette
deuxième vague [...]. La bonne nouvelle, c'est qu'il y a moins d'impacts pour l'instant »,
rappelle le Dr Alain Poirier, directeur de la santé publique en Estrie, durant
le point de presse de ce matin. Il précise toutefois que moins d'hospitalisés ne signifie pas moins de risques. C'est
pourquoi de nouvelles plages horaires ont été ajoutées aux divers centres de
dépistage en Estrie, indique Nancy Desautels, coordonnatrice
régionale de la mission Santé en sécurité civile. Un nouveau centre de
dépistage sera également érigé à Magog, sur la rue Sherbrooke.
Un relâchement?
« Nous étions l'exception,
la dernière région en orange, mais dans la dernière semaine, dans à peu près
toutes les RLS [réseaux locaux de service], toutes les catégories d'âge ont été
touchées par la hausse de cas », ajoute M. Poirier. Les
résidences pour personnes âgées et les milieux scolaires de la région de
Sherbrooke sont les endroits où le plus d'éclosions ont été recensées.
Sont-elles dûes à un relâchement de la
part des Estriens vis-à-vis leur privilège d'être en zone orange? Le directeur
de la Santé publique affirme qu'il n'y a rien qui pourrait indiquer que ce soit
le cas, mais fait un parallèle avec le Saguenay et le nord de Lanaudière, deux
régions qui ont recensé beaucoup d'éclosions dernièrement : « Est-ce
que c'est parce que ces gens-là se sont dit que [les éclosions de COVID] se
passent juste dans les grandes villes? Peut-être. » Il reconnait que la population
est épuisée. Cela dit, il reste optimiste face au vaccin développé par Pfizer
plus tôt cette semaine, qui pourrait apparaître comme une lumière au bout du
tunnel pour plusieurs au courant des prochains mois.
Se reclasser « orange »
« Il n'y a pas vraiment de
critères pour le retour [en zone orange] » a concédé le Dr Poirier pendant
la conférence de presse. Évidemment, les chiffres jouent pour beaucoup : à
partir du moment où le nombre de cas sera revu à la baisse, la situation pourra
être réévaluée. Or, « il y a un jugement clinique au-delà des chiffres »,
souligne-t-il. La capacité d'accueillir les malades et de maintenir les
activités hospitalières, entre autres, sont des éléments qui seront évalués
avant de diminuer les restrictions. Pour l'instant, les salles à manger des
restaurants, les lieux de diffusion culturelle et les salles d'entraînements,
pour ne nommer que ceux-là, demeureront fermés jusqu'à nouvel ordre. Les
rassemblements privés sont également interdits - sauf exception, et les
déplacements entre régions, non recommandés.
Le Dr Poirier a toutefois tenu a
rappeler que, malgré tout, « la situation est encore sous contrôle,
notamment quand on regarde les hospitalisations et le nombre de gens aux soins
intensifs », mais qu'il faut continuer de faire des efforts si on veut
atteindre les objectifs de la Santé publique.
Aujourd'hui, 73 cas de COVID-19 et 4 décès ont été recensés. Pour plus d'informations
sur les mesures qui entrent en vigueur en Estrie, visitez le santeestrie.ca.