Stéphane Dion était de passage à Sherbrooke mercredi, en soutien à la candidate libérale Marie-Claude Bibeau dans Compton-Stanstead et à Tom Allen, l’aspirant libéral dans la circonscription de Sherbrooke. En parlant d'agriculture, de technologies vertes et d'environnement, l'ex chef du Parti libéral du Canada (PLC) n'a pas manqué d'écorcher le bilan de Stephen Harper.
Protéger l'agriculture face aux accords commerciaux
L'Estrie compte des
dizaines de producteurs agricoles qui appréhendent les conséquences de la
signature d'un futur Partenariat transpacifique, d'autant plus qu'on craint
déjà les conséquences sur la production locale du libre-échange avec l'Europe.
Aux yeux de
Stéphane Dion, le Canada doit être ferme afin de protéger la gestion de l'offre.
Ce système permet de contrôler ce qui arrive sur nos marchés et du même coup,
les agriculteurs.
« Tous les pays
protègent leur agriculture. En subventions aux agriculteurs ou par un système
de gestion de l'offre, c'est un marché toujours appuyé par l'État. Une voiture
peut être conservée si le marché connaît un recul. Un œuf, non. Si on nous
demande de laisser de côté notre système, ailleurs, ils doivent quant à eux
cesser leurs subventions. »
« Les
agriculteurs prennent le temps de bien m'expliquer les enjeux, formulent des
demandes et me font part de leurs attentes, affirme la candidate Marie-Claude
Bibeau. Ce secteur est vital pour la population de Compton Stanstead. Il faut s'en
occuper. »
Redonner leur place aux scientifiques
D'ailleurs, l'intégration
des technologies vertes à l'agriculture serait une demande formulée par les
agriculteurs eux-mêmes, selon M. Dion et Mme Bibeau.
« L'UPA
déplore la faiblesse de la recherche sous le régime conservateur au Canada,
explique M. Dion. Il faut s'assurer que les technologies qui émergeront le
fassent plus rapidement au Canada qu'ailleurs dans le monde. Il faut ensuite qu'elles
soient disponibles. »
À cet égard, le
Parti libéral du Canada compte investir 200 millions de dollars annuellement
pour s'assurer que ces innovations soient rapidement déployées. 100 millions de
plus seront destinés à remettre sur pied la recherche et le développement
technologique au Canada.
Du point de vue
environnemental, M. Dion estime que les cibles doivent être plus exigeantes et
la règlementation, revue.
« J'ai
récemment visité une entreprise qui a trouvé le moyen d'être moins polluante
dans l'exploitation des mines d'or. Au lieu d'utiliser du cyanure, elle utilise
du sel. C'est une innovation qui pourrait créer beaucoup d'emploi au pays, mais
l'utilisation du cyanure n'est pas proscrite comme elle l'est ailleurs. Cette
entreprise doit donc faire la promotion de son innovation partout, sauf chez
elle. »
Selon lui, la règlementation
contre la pollution doit agir comme un stimulant sur la croissance économique
et l'innovation. Le gouvernement doit être plus actif et retrouver son rôle de
leader environnemental.
« Les
Conservateurs ont affaibli nos lois, notamment dans la protection des cours d'eau
et dans l'évaluation environnementale. Ils étaient prêts à forer dans une
pouponnière de bélugas, on voit bien que ce n'est pas leur problème. On
parle de pipeline, mais sans étude environnementale crédible, c'est difficile
de convaincre la population. On doit faciliter le travail des scientifiques. Il
ne s'agit pas de mettre la hache dans les projets à cause d'une idéologie, mais
de les réaliser dans le respect de la nature et des communautés. »