Estrieplus.com est allé à la rencontre des professionnels de
l'éducation qui ont manifesté lundi au coin des rues King Ouest et
Grandes-Fourches, au centre-ville de Sherbrooke. La grande majorité d'entre eux
n'ont jamais regretté leur choix de carrière auprès des jeunes.
Depuis plusieurs semaines, la profession enseignante est
décrite comme ardue, se déroulant dans des conditions de plus en plus
difficiles et même, impossibles dans certains milieux.
Nous avons demandé aux enseignants qui manifestaient ce qu'ils
aimaient de leur profession et ce qui les avaient poussés vers l'enseignement,
un mandat que peu de gens pourraient (voudraient!) remplir.
Les profs sont
passionnés de leurs élèves
Michaela enseigne le français depuis dix ans au secondaire.
« C'est vraiment l'éducation sous toutes ses coutures,
c'est de montrer aux jeunes comment le monde fonctionne, de leur donner des
bases solides pour qu'ils puissent se débrouiller dans la vie, explique l'enseignante
lorsqu'on lui demande pourquoi elle a choisi cette voie professionnelle. Je n'ai
jamais regretté, même après dix années de précarité. Je suis là parce que j'ai
cette passion. »
Pour Isabelle, c'est développer la curiosité des jeunes qui l'allume.
« On fait notre travail pour les étoiles dans les yeux
des jeunes », affirme-t-elle.
Lorraine est une enseignante en adaptation scolaire. Elle non
plus n'a jamais regretté son choix de carrière : « C'est le contact
avec les étudiants, c'est ce temps qu'on peut leur donner pour les aider. »
Une autre enseignante nous a demandé : « Avez-vous
déjà vu des employés manifester devant leur usine pour que celle-ci fasse plus
d'argent? », en référence au fait qu'investir temps et argent en
éducation, c'est investir dans l'avenir collectif.
Jean est un « prof d'éduc » à l'école La Samare,
dans l'arrondissement de Fleurimont. Après 32 ans à enseigner l'éducation
physique aux enfants, il aime toujours son travail.
« C'est cet amour des enfants qui m'a dirigé vers ce
travail. J'aime les encourager à faire de plus en plus d'activité physique! Je n'ai
jamais regretté, malgré tout. »
Michèle enseigne aux tout-petits de première année. Enfant,
elle jouait à la petite école avec les estampes de sa grand-mère.
« C'est la passion des petits. C'est l'émerveillement!
Les plus beaux moments sont ceux en lecture et en écriture, c'est ça la paie. Apprendre
à lire et à écrire, c'est comme les premiers « maman » et « papa »
d'un bébé! »
Marie-Ève est orthopédagogue : elle fait partie de ces
professionnels qui soutiennent le travail des enseignants auprès des jeunes en
difficultés d'apprentissage.
« Pour moi, ce sont les liens qu'on développe avec nos
élèves. Nous sommes tous des passionnés, sinon, on aurait quitté le milieu
depuis longtemps. »