C'est du moins l'objectif derrière les modifications qui seront apportées au règlement no.1 de la Ville de Sherbrooke dans les prochains mois. Les propriétaires de cloches dans lesquelles on dépose ses dons de vêtements devront dorénavant demander un permis à la Ville avant de les installer.
Actuellement, 80 cloches visant à recueillir les dons de vêtements sont dispersées un peu partout sur le territoire de Sherbrooke. Les organismes tels que Récupex et Estrie Aide sonnent l'alarme depuis plusieurs mois, tout comme les différents comptoirs familiaux.
« La Fondation des Œuvres charitables St-Roch m'a interpellée sur le fait que les organismes semblables recevaient de moins en moins de vêtements, en raison du nombre de cloches sur le territoire. À certains endroits, il y en a quatre une à côté de l'autre », explique la conseillère municipale et présidente du comité de développement social et communautaire (CDSC) de la Ville, Diane Délisle.
Dorénavant, seuls les organismes de Sherbrooke ou qui auront clairement démontré que les retombées de leurs bonnes œuvres sont visibles et réelles à Sherbrooke pourront se prémunir d'un permis - payant - pour installer leurs cloches sur le territoire de la municipalité. Il sera donc plus difficile pour les organismes de l'extérieur de proliférer à Sherbrooke.
« On veut oui stopper la prolifération des cloches, mais les citoyens ont aussi une part de responsabilité dans cette lutte, affirme Mme Délisle. C'est important qu'ils prennent le temps de vérifier à qui ils font leurs dons de vêtements si on veut que les cloches étrangères finissent par être retirées par leurs propriétaires. »
Selon Mme Délisle, certaines entreprises ont vu dans la récupération de vêtements une véritable mine dorée.
« Certaines compagnies y ont vu quelque chose de très payant. Ils recueillent les dons et revendent ces vêtements dans les marchés aux puces et même à l'étranger. D'autres s'associent aussi à une cause crédible. Mais seulement 20 000 $ sur les deux millions de recettes sont réellement remis à la cause. Aussi, les cloches de Diabète Estrie, par exemple, ne donnent rien à Sherbrooke. Même Diabète Sherbrooke ne leur est pas associé. »
Autre point important : aucune des cloches actuellement sur le territoire n'aura de droit acquis. Tous les propriétaires devront se doter d'un permis et présenter au Service d'urbanisme de la Ville une lettre du propriétaire du terrain convoité autorisant l'installation d'une cloche sur sa propriété.
« La disparition des cloches indésirables ne se fera pas du jour au lendemain, bien entendu. La meilleure chose à faire pour l'instant, c'est de bien choisir sa cloche lorsqu'on a un don de vêtements à faire. On ose espérer que les citoyens seront de plus en plus informés et conscientisés et qu'ils s'assureront que leurs dons auront des retombées ici, à Sherbrooke. »