Ce sont les termes utilisés par Sherbrooke Innopole pour décrire le dernier bilan économique de Sherbrooke lors du dévoilement de son rapport d'activité 2015. Malgré le qualificatif douteux, on note que 187M $ ont été investis dans le secteur industriel de Sherbrooke l'an dernier.
« L'année 2015 en aura été une de projets et de changements. Les compressions budgétaires et la diminution du financement de la recherche universitaire ont touché le cœur de l'ADN économique de Sherbrooke », affirme la directrice générale de Sherbrooke Innopole, Josée Fortin. Les bouleversements dans les structures régionales ont entraîné d'une part la disparition de certains programmes et d'autre part, des délais et des incertitudes qui ont eu des répercussions sur les projets de nos entrepreneurs. »
Tout en soulignant que la dernière année aura été témoin d'une effervescence entrepreneuriale bien sentie, le secteur industriel et tertiaire-moteur demeure un pilier important de l'économie sherbrookoise : 18 % des emplois s'y retrouvent.
« Le développement économique est semblable à la vie : il y des bonnes années et des moins bonnes. On gagne des opportunités d'affaires et parfois, on en perd. Dans ce contexte, on doit saluer le dynamisme et la résilience et de nos entreprises », affirme Josée Fortin.
« Le ciel commence à s'éclaircir », avançait quant à lui le président du conseil d'administration de Sherbrooke Innopole, Pierre Tremblay.
Une année de projets
685 interventions auront été menées auprès des entreprises sherbrookoises pour les aider dans leurs démarches de démarrage, de croissance et d'implantation. Mme Fortin a par ailleurs affirmé qu'une nouvelle entreprise s'établira sous peu à Sherbrooke, sans toutefois en dévoiler l'identité ni l'envergure. Ces interventions auront permis de générer des investissements de 35,5M $ et la création ou la consolidation de 919 emplois.
« Quand on parle d'interventions, on parle d'accompagnement pour la validation de marchés et de plans d'affaires, de recherche de partenaires, de démarches en innovation ou en productivité, de montages financiers, de référence à des experts sectoriels, de vitrines technologiques ou de projets de recherches collaboratifs », explique Josée Fortin.
Plusieurs grands projets auront aussi été lancés l'an dernier, dont l'incubateur-accélérateur de création d'entreprises Espace-inc et le centre d'expertise en sûreté aéroportuaire Airpole. L'organisme aura également mis sur pied son fonds Amorçage et Précommercialisation pour soutenir les entreprises en démarrage. À l'heure actuelle, 11 entreprises en seraient toujours bénéficiaires, selon Mme Fortin.
De nouveaux terrains industriels sur la rue Robert-Boyd et le prolongement du boulevard de Portland auront été rendus disponibles et la politique des prix de ces terrains, révisée. Plusieurs entreprises ont par ailleurs déjà amorcé la construction de leurs nouveaux locaux, dont Mesotec, Rexfab et plus récemment, Les Aliments Jardi. D'autres aussi manifesté un intérêt envers les bâtiments laissés vacants par la relocalisation.
20 entreprises auront finalement bénéficié des fonds de Sherbrooke Innopole et permis de créer 127 nouveaux emplois, tout en consolidant 157 postes existants.
« Chaque dollar investi par notre équipe aura eu des retombées de 16,63 $ », souligne Mme Fortin.
Les filières-clé investissent et progressent
Sherbrooke Innopole s'est notamment affairée à dresser un portrait plus fidèle et plus complet de l'inventaire des entreprises correspondant à ses cinq filières-clé sur le territoire, un portrait qui se traduit par 640 entreprises et 16 678 emplois.
60 % des entreprises ont déclaré des investissements totalisant 187M $, dont 87,7M $ en machinerie et en équipements. 68,7M $ auront été investis en terrains et en bâtiments, alors que la balance de 30,8M $ aura été dédiée à la recherche et au développement.
La deuxième édition de l'événement Portes ouvertes sur l'industrie aura généré 30 % plus de visiteurs que la première édition, pour un total de 1859 visites lors de la journée grand public et 510 jeunes en provenance d'une douzaine de programmes d'enseignement.
Des facteurs externes auront aussi contribué à tout de même conclure l'année sur une note dite « respectable ».
« L'économie mondiale a retrouvé une certaine stabilité et le redémarrage de l'économie américaine aura permis à nos entreprises d'exporter davantage. Cette tendance devrait s'accélérer au cours des prochains mois, selon le Conference Board of Canada, avance Josée Fortin. Pour en tirer vraiment profit, l'innovation, incluant la productivité, et la main-d'œuvre qualifiée devront être au rendez-vous. Ce sont les grands défis que nos entreprises devront relever à court terme. »
