Le député de Sherbrooke, Luc Fortin, se dit inquiet des débordements qu'il y a eu dans l'arène politique depuis les dernières semaines.
Appelé à réagir quant à la démission de son collègue Yves Bolduc, le député de Sherbrooke déplore que l'ex-ministre de l'Éducation ait été lourdement victime d'attaques personnelles : « Je pense que collectivement on va devoir tirer des leçons de cet épisode et de rehausser le niveau du débat », a-t-il avisé.
Visiblement attristé, M. Fortin accepte la décision d'Yves Bolduc qu'il qualifie d'allié : « C'est une décision qui lui appartient, que j'accepte, mais qui m'attriste beaucoup. Au-delà d'être un collègue pour moi, c'est un ami, c'est quelqu'un que je côtoie depuis de nombreuses années. Depuis que je suis élu, c'est quelqu'un qui m'a soutenu dans les projets que je lui ai présentés, dans les enjeux auxquels j'ai été confronté. Sa décision de quitter la vie politique m'attriste, mais en même temps, je suis certain qu'il sera très heureux et serein dans son retour à la pratique [médicale] », a-t-il témoigné.
« On a beau être des politiciens, mais derrière ça, il y a des êtres humains »
Le député de Sherbrooke n'est pas étonné par la décision de M. Bolduc : « Évidemment, c'est un gars qui aime beaucoup la politique, il adorait le métier qu'il faisait. En même temps, j'ai bien vu qu'au courant des dernières semaines, il était personnellement atteint. Je l'ai senti touché. Quand on fait de la politique, on entre dans une atmosphère qui est assez rude, on doit s'attendre à la critique. Habituellement, la critique se limite au niveau des idées ou à la façon dont on gère nos dossiers. Dans son cas, je trouve personnellement qu'il y a eu beaucoup de débordements, d'attaques personnelles. On a beau être des politiciens, mais derrière ça, il y a des êtres humains.
Le député de Québec solidaire Amir Khadir exhorte Yves Bolduc de renoncer à son indemnité de départ de 155 000 $. Accepter cette prime démontrerait un « mauvais jugement terrible» de l'ex-ministre, soutient M. Khadir.
« Ce sont des attaques personnelles», lance le député de Sherbrooke. « M. Kadhir parle du jugement de quelqu'un qui s'est dévoué pour le Québec pendant de nombreuses années. On voit que les partis d'opposition poursuivent les attaques personnelles et c'est déplorable», a ajouté M. Fortin. « M. Bolduc n'est plus membre du conseil des ministres, il n'est plus membre du caucus libéral, alors c'est une décision qui lui appartient», a-t-il conclu.
Des tempêtes médiatiques d'envergure
Le docteur Yves Bolduc a été mêlé à plusieurs controverses depuis qu'il a été nommé ministre de l'Éducation, le 23 avril dernier.
En début de mandat, le ministre a semé la controverse après qu'il ait affirmé avoir reçu 215 000 $ en primes pour avoir pris soin de patients alors qu'il était à l'opposition. Patients qu'il a d'ailleurs abandonnés une fois nommé ministre.
Il a une nouvelle fois déclenché une tempête médiatique après avoir déclaré au quotidien Le Devoir, que les commissions scolaires pouvaient faire le choix de couper dans l'achat de livres pour faire face aux compressions puisque les écoles du Québec ont suffisamment de livres, avait-il lancé.
Le 17 février dernier, il a suscité de vives réactions après avoir affirmé qu'il était permis de procéder à des fouilles à nu dans les écoles secondaires pourvu que ce soit fait de manière « respectueuse». Il s'est promptement rétracté le lendemain en commandant une enquête indépendante sur les cas de fouilles à nu d'élèves.
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