Selon le Conseil québécois du théâtre dans un document publié en 2013 et intitulé Vers une politique du théâtre professionnel pour les jeunes publics, il appert que des jeunes vivant dans certaines régions du Québec voient très peu de spectacles de théâtre durant leur scolarité.
Même si l'expression semble un peu forte, il appert que l'Estrie, le Centre-du-Québec, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine comptent parmi « les zones sinistrées » en la matière, avec des pourcentages au-dessous des 20 % de fréquentation au primaire, alors qu'au secondaire ce taux baisse de moitié.
À cet égard, peut-on claironner contre les gens du consortium Côté Scène, ce diffuseur spécialisé en théâtre en en danse pour le jeune public, de vouloir installer au coin des rues Wellington Sud et du Dépôt une salle intermédiaire de 300 places ?
Attendu depuis une étude de marché concluante établie en 2008, la nouvelle salle de diffusion verra enfin le jour en 2019, tout à côté du Centre des arts de la scène Jean-Besré (CASJB), grâce au financement du Ministère de la culture et des communications, le Fonds du Canada pour les espaces culturels de Patrimoine canadien, la Ville de Sherbrooke, de même le milieu culturel estrien.
Que penser maintenant du Théâtre d'été ? Qu'il s'agisse de théâtre amateur, semi-professionnel ou professionnel, l'engouement de cette forme reste, bon an mal an, très surprenant. En paraphrasant Daniel Meyer, attaché de presse, ardent défenseur de la culture théâtrale, que ce soit avec le Quat'Sous, le Théâtre Denise-Pelletier et Fred-Barry, Usine C, le Théâtre d'Aujourd'hui, le Théâtre PAP, Espace Go et le Théâtre de la Licorne, nous dirons que le théâtre d'été est une véritable institution au Québec. Couru depuis plusieurs années par des milliers d'adeptes, avec des hauts et des bas, il demeure que nous pouvons y découvrir de grandes vedettes et de nouveaux talents jouer sur les planches durant la belle saison.
Dans les Cantons-de-l'Est, nous retrouvons des lieux devenus notoires avec les années ou grâce à leurs promoteurs, tels que Marjolaine Hébert, Jean-Bernard Hébert, Marc-André Coallier. Parfois pittoresques, on aimera découvrir ces enceintes dont certaines connaissent encore aujourd'hui des saisons appréciables. Chez nous, mentionnons, entre autres, le Théâtre Rougemont, le théâtre La Marjolaine à Eastman, le Théâtre du Lac Brome, le Théâtre des Grands-Chênes à Kingsey Falls, le Théâtre Juste pour rire à Bromont, le Théâtre des Tournesols de Cowansville, le Théâtre de la Première scène à Marston, le Théâtre Piggery à North Hatley.
En ville, à Sherbrooke, quelques valeureux proposent cet été des comédies qui gargarisent à la fois l'âme et l'esprit. Outre la compagnie Skêné Machine qui a annulé en dernière instance ses représentations, en raison d'un malaise cardiaque du comédien et directeur artistique lors d'une des premières de la pièce Tout Shakespeare pour les nuls, la troupe du Potluck et les Productions O-Val vous convient à leur comédie respective.
Pour une deuxième année consécutive, les comédiens de Cache-Cash ont relevé le défi, en montant leur pièce de A à Z la pièce. Pour ce faire, ils ont assumé ensemble toutes les étapes de réalisation, depuis la rédaction à la production, en passant par la scénographie, les effets spéciaux, puis la promotion et la diffusion. La troupe se compose de six membres dévoués, dont la productrice Alexe Laroche, et les comédiens Sabrina Pariseau et Simon Turcotte, parmi les plus connus. Il s'agit d'une enquête policière loufoque qui puise à la base d'un vol de banque raté. Jusqu'au 18 août prochain, on pourra suivre les péripéties de l'enquête les jeudis, vendredis et samedis, à la salle du Parvis, 20 heures. Billets disponibles sur www.salleduparvis.com ou sur place.
Quant aux Productions O-Val, elles présentent pour la toute première fois à Sherbrooke une pièce débridée de l'auteur Bruno Lacroix, avec une mise en scène de Francis Vachon. Du 4 août au 2 septembre, au Théâtre Léonard Saint-Laurent, du Séminaire de Sherbrooke, on viendra apprécier le jeu des quatre comédiens, à savoir Martin Guy Bélanger, Nathalie Briard, Jean-Marc Brais et Lucie Dubreuil, qui ont pour point commun d'aimer la scène et la région de l'Estrie. Pleine de rebondissements, Cobaye humain raconte l'histoire d'un détective qui, poursuivi par le fisc pour des revenus qu'il n'a pas déclarés, doit élucider une affaire de maître-chanteur auprès d'une femme d'affaires jugée machiavélique. Adresse pour réservations : www.lesproductionsoval.com
Sans vouloir en découdre vraiment, le divertissement burlesque, loufoque ou de vaudeville ne manque pas en ville ni en région. D'ailleurs, une autre soirée cabaret-théâtre à se permettre, Le Blues des urinoirs, une comédie interactive dans les toilettes pour hommes, avec André Thériault et François Bessette, au camping du Mont-Orford, le 11 août prochain.
Dans une toute autre ambiance, profitons enfin des beaux jours de cette fin de semaine pour fréquenter les Rythmes d'Afrique qui devient le théâtre d'un festival tout en danse et musique au centre-ville de Sherbrooke : www.rythmesdafrique.ca