Une manifestation se tiendra à Sherbrooke, demain, à la suite des récentes agressions survenues à l'Université Laval et des diverses sorties publiques, dont celle d'Alice Paquet, qui accuse le député Gerry Sklavounos d'agression sexuelle.
L'événement prendra son envol au marché de la Gare et se terminera à l'Hôtel de Ville, pour des prises de parole sous forme de micro ouvert.
La porte-parole de cette manifestation contre la culture du viol et le patriarcat, Amira Bensahli, espère l'appui de quelque 200 à 300 manifestants. La manifestation sera précédée d'un discours sur la culture du viol.
Mais est-ce que le concept de la culture du viol s'applique vraiment à notre société? Oui, selon la porte-parole de l'événement.
«Nous banalisons les violences sexuelles. Même que dans certains cas, on les approuve. L'image de la femme objet est toujours présente dans notre société», répond Mme Bensahli, étudiante en sociologie à l'Université Bishop's.
Elle ajoute aussi que les plaintes ne sont souvent pas prises au sérieux par les autorités. Mme Bensahli cite du même coup le nom de Mélanie Lemay, cette étudiante à l'Université de Sherbrooke qui a fait un passage remarqué à l'émission Tout le monde en parle, la semaine dernière, affirmant avoir été agressée sexuellement à l'âge de 17 ans. En entrevue, elle a remis en cause l'attitude des policiers, qui selon elle, ont plutôt tenté de la dissuader de porter plainte. D'ailleurs, aucune plainte n'a encore été portée dans ce dossier.
Du côté du Service de police de Sherbrooke, on indique être prêt à accueillir Mme Lemay. «Nous sommes prêts à l'accueillir et à l'encadrer dans ce processus. Pour ce qui aurait pu se produire dans le passé, Mme Lemay peut porter plainte en déontologie, s'il y a eu un manquement de la part de nos policiers», souligne Martin Carrier, du Service de police de Sherbrooke.
Micro ouvert
Le parcours des manifestants prévoit un arrêt au Palais de justice de Sherbrooke et se terminera par la suite face à l'Hôtel de Ville de Sherbrooke. Là-bas, un micro ouvert sera disponible pour tous ceux et celles qui auront envie de faire un témoignage.
Mais est-ce que des vérifications sur les intentions des personnes qui voudront prendre le micro pour témoigner ou dénoncer seront faites préalablement, question d'éviter des dérapages? «Non», répond Mme Bensahli. «C'est important pour nous de croire toutes les personnes qui se disent victime de viol», précise-t-elle.
Notons que des représentants du CALACS (Centre d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel) seront aussi sur place pour les personnes dans le besoin.