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  JOURNAL LE HAUT-SAINT-FRANÇOIS / La une

Les 4 CPE de la MRC sérieusement affectés

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Jean-Claude Vézina Par Jean-Claude Vézina
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Mercredi le 10 février 2016

Le Centre de la petite enfance (CPE) Poil de Peluche de Weedon risque de connaître de sérieuses difficultés en 2016 puisque le ministre de la Famille Sébastien Proulx confirme qu'il ira de l'avant avec les coupes de 120 M$. Les trois autres CPE de la MRC vivent une situation similaire. C'est ce qu'avançaient les directrices concernées lors d'une rencontre au Centre communautaire de Weedon il y a peu. Leurs employées et elles-mêmes sont atterrées de vivre la valse à mille temps imposée par le cavalier gouvernemental qui a changé d'idée trois fois au cours de la dernière semaine.

Chacun des CPE vit dans l'inconnu. « On attend le dépôt du budget du 1er avril pour se faire une idée, mais si c'est comme l'an passé, on découvrira les montants de ces subventions en novembre et il faudra remettre les surplus que le gouvernement nous a donnés. Il faut essayer de prévoir les sommes qui seront coupées », déplore vivement Lise Lessard, directrice du CPE Poil de Peluche.

Dans le Haut-Saint-François, les quatre CPE regroupent 245 enfants. Soixante-seize employées, toutes solidaires contre les compressions annoncées, les guident dans leurs premiers apprentissages. Réunies à l'invitation de La Passerelle, centre de femmes de Weedon, Manon Labrecque du Ballon Rouge de La Patrie, Lise Lessard, du Poil de Peluche de Weedon, Julie Pehlemann, du Fafouin d'East Angus et Chantal Viens, du Saute-Crapaud de Cookshire-Eaton, voulaient témoigner des contraintes imposées par les réductions de leur budget respectif. Elles étaient accompagnées de Jessie Poulin, du C.A. du CPE de Weedon.

Elles rappelaient que depuis quatre ans, l'ensemble des CPE québécois subventionnés a connu des compressions de 400 M$. L'Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE), et les quatre garderies de la MRC refusent catégoriquement cette dernière ponction de 120 M$. Réparti, ce nouveau manque à gagner pourrait représenter pour le Ballon Rouge une perte sèche de quelque 63 000 $. Poil de Peluche devrait composer avec 30 000 $ de moins et Fafouin serait amputé de 100 000 $. Pour sa part, Saute-Crapaud devrait gruger quelque 85 000 $.

L'argent géré mensuellement, qui comprend la masse salariale et l'alimentation, représente environ 90 % de l'enveloppe budgétaire et c'est le strict nécessaire, reconnaissent les directrices. Contraintes, elles ne font plus de sorties éducatives. Elles annoncent qu'elles devront réduire le temps des cuisiniers à 21 h par semaine. Cela cause un surplus de travail aux éducatrices qui doivent en plus de leur tâche, préparer les collations. Encore, l'amputation de personnel les oblige à ajouter à leur quotidien les surveillances et l'entretien sanitaire des locaux faute de moyens pécuniaires.

Mme Lessard racontait que lors d'une entrevue qu'elle avait avec un parent, une éducatrice est arrivée avec la bouteille de désinfectant pour assurer la salubrité des lieux, exigence du ministère. C'était le seul moment où elle pouvait le faire dû à la réduction de 10 heures du temps de travail d'une personne qui avait, entre autres, cette tâche à accomplir. Les directrices pensent même à couper le verre de lait quotidien parce qu'elles économiseraient environ 18 000 $ annuellement. Bien d'autres irritants s'ajoutent à cette liste.

Toute cette situation cause de la fatigue aux femmes qui œuvrent en milieu de garderie. Les congés maladie sont plus nombreux. Les pertes d'emplois obligent à remanier les horaires et à répartir les tâches entre celles qui restent. Le travail bénévole commence à pointer le nez au sein des CPE. « Nous avons tellement un grand cœur, nous les femmes », lance sarcastiquement Mme Pehlemann. « Déjà, des éducatrices, quand ce n'est pas des directrices, réclament du soutien psychologique », énonce Mme Lessard.

Les enfants endurent les contrecoups de cette situation. Les repas sont revus, les petits changent de monitrice ce qui nuit à la stabilité de ces derniers. Pour leur part, les employées subissent des conditions de travail plus ardues. Celles qui sont non-syndiquées vivent l'insécurité. Même celles qui le sont n'en sont pas à l'abri. Souvent, ce sont les plus âgées qui partent avec leur bagage d'expérience. Rappelons que seulement deux CPE ont reçu leur accréditation syndicale dans la MRC.

Andrée Larrivée, coordonnatrice de La Passerelle, ajoute que toutes les coupes effectuées dans les CPE les touchent. « Nous venons de rencontrer les 4 directrices des CPE du Haut-Saint-François. Nous espérons que leur cri du cœur sera entendu dans toute la MRC, car la situation dans laquelle les CPE se trouvent est inacceptable: diminution des conditions de travail, épuisement des techniciennes, bénévolat et réduction dans les services aux enfants sont quelques-uns des enjeux qui ont été soulevés », écrit-elle sur Facebook.

« L'AQCPE représente le plus grand nombre de CPE et de garderies privées subventionnées », mentionne d'entrée de jeu Marie-Claude Lemieux, directrice des relations publiques et partenariat de l'Association. « Nous allons continuer à dénoncer les coupes additionnelles », affirme-t-elle encore, et les chaînes humaines (autour des garderies) et les marches prévues vont continuer. Elle ajoute: « On espère en arriver à cet objectif (zéro coupe dans les subventions allouées avant l'annonce des 120 M$ sabrés). Les parents sont derrière nous », conclut-elle.

Les CPE sont des corporations privées sans but lucratif et subventionnées alors que les garderies privées subventionnées sont aussi des corporations, mais dont les propriétaires espèrent en tirer des revenus. Les deux embauchent du personnel qualifié. Elles sont régies par un programme éducatif. Toutes les années, leur comptabilité est vérifiée. Les autres garderies privées (dites à 35 $) ne sont pas tenues d'observer les mêmes règlements. Elles peuvent ou non offrir des programmes éducatifs. Leurs employées n'ont pas à être qualifiées, nous informe Mme Lemieux. « Quand on paie moins, on en a moins », indique-t-elle. Ce style de garderie coûte quelque 420 M$ à l'État. Elle ajoutait qu'il y aurait eu des cas de fraude au sein de ces dernières.


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