En raison de l'effervescence qui voyagé de Rio jusque dans les Cantons de l'Est, plusieurs sportifs dans l'âme chausseront leurs espadrilles et se lanceront, motivés par les médailles remportées par nos athlètes. Et comme les Olympiens, quoique moins bien préparés, ils risquent de se blesser...
« La résilience des athlètes, l'espoir qu'ils portent, tout ça brasse beaucoup d'émotions même si on est assis sur notre divan. Après des Olympiques, on voit la motivation des gens à se mettre en forme monter en flèche. Et c'est encore plus fort qu'après le Temps des Fêtes! », affirme Rachel Paquette, athlète élite en course à pied, adepte de l'ultra-trail en montagne (distances au-delà des marathons), coach et ostéopathe.
Au fil des ans, Rachel a entraîné des coureurs de tous les niveaux. Elle connaît les meilleurs conseils qui permettront à monsieur ou madame-tout-le-monde d'éviter les faux départs lorsqu'ils s'élanceront en course à pied.
Se lancer tranquillement, à l'écoute de ses muscles
Le premier conseil? Les longues distances, ce n'est peut-être pas encore pour vous.
« L'erreur la plus populaire est de penser pouvoir faire trop de distance trop rapidement, explique Rachel. Les gens pensent souvent qu'ils peuvent aller courir 25 minutes chaussés de la dernière trouvaille dans le fond de la garde-robe. Ils pensent aussi que la course à pied n'est pas traumatisante pour le corps et donc, vont trop vite. Dans les faits, on devrait commencer avec dix minutes de course par intervalle. Puis, ne pas augmenter de plus de 10 % par semaine la durée de la course. »
Le deuxième? Votre corps vous parle : écoutez-le.
« C'est une bonne idée de se faire accompagner par un entraîneur ou un kinésiologue pour déterminer si la technique de course est adéquate et que le corps n'est pas déréglé, bref, si on court comme il faut. Se lancer avec une douleur, peu importe où elle se trouve, n'est pas une bonne idée et rend le corps propice aux blessures.
Selon Rachel, chaque pas de course impose de huit à dix fois le poids total du corps sur les articulations. Et en descente, jusqu'à 20 fois.
« La course à pied est un sport à risque. Si les muscles et les tendons ne sont pas prêts, ils se blessent. Toutefois, marcher et courir sont des mouvements naturels. On ne devrait jamais cesser de courir, de l'enfance à l'âge adulte et surtout, les pieds nus dans l'herbe pour que le corps s'habitue au mouvement. Si on ressent une difficulté, on retourne à la case départ, même s'il s'agit de réapprendre à marcher », suggère-t-elle.
Le facteur bonheur est le plus important!
Certains coureurs auront une génétique propice aux longues distances, d'autres seront plus intenses dans leur course. Mais selon l'athlète, le plus important réside encore bien au-delà de la performance.
« Favorisez le facteur bonheur : jouez! Au début, ne voyez pas l'entraînement comme un travail. Bien souvent, les gens qui commencent prennent le sport très au sérieux et ils oublient de s'amuser. La course à pied doit être intégrée à un équilibre de vie. Le vouloir peut pousser une personne, mais elle ne s'en sortira pas sans séquelles, la plupart du temps », affirme-t-elle.
À quelqu'un qui veut commencer à courir, Rachel Paquette suggère d'éviter de se fixer des objectifs trop hauts à atteindre trop rapidement et ce, même si la personne est allergique à l'échec.
« On doit laisser la place à la liberté : laissez-vous respirer. Si vous êtes trop contraignants envers vous-mêmes, vous aller abandonner rapidement. Commencez par une vision ludique du sport, puis, fixez-vous des objectifs et augmentez-les au fur et à mesure que vous progressez. Le premier défi est de se lever de son divan, de se donner le temps d'aller courir. »
Bonne course!