La situation est alarmante dans les centres jeunesse du Québec et l'Estrie ne fait pas exception. En conférence de presse, mardi, le Conseil central des syndicats nationaux de l'Estrie a présenté les résultats d'une consultation auprès des employés concernés. Les résultats sont éloquents.
C'est la surcharge des tâches administrative qui ressort d'emblée. On indique que les intervenants passent en moyenne 70 % de leur temps à compléter des rapports, à remplir des données statistiques et des formulaires administratifs.
Toute cette paperasse administrative laisse peu de temps pour les interventions cliniques.
«Nous devons décortiquer chacune de nos interventions et les expliquer dans les plus fins détails. Les formations et les guides qui nous sont offerts pour savoir comment prendre ces notes illustrent la complexité de l'exercice», indique Christian Grenier, vice-président du Syndicat du personnel du Centre jeunesse de l'Estrie-CSN.
M. Grenier rappelle du même coup que le rapport du Vérificateur général du Québec 2009-2010 faisait déjà état de la trop grande importance accordée aux tâches administratives, soit une moyenne de 55 % dans les centres sondés à l'époque.
«Six ans plus tard, on constate que non seulement le problème persiste, mais il empire avec les compressions libérales», ajoute M. Grenier.
Des coupures qui laissent des traces
C'est le contact direct avec l'enfant qui en souffre. En plus de la surcharge des tâches administratives, on souligne que les coupures des budgets amplifient le problème.
«Le gouvernement dit qu'il n'y a pas de coupures, mais c'est faux. La diminution n'est pas concrète en frais de chiffres. C'est plutôt au niveau des besoins. La clientèle a changé et les besoins ont augmenté. On nous demande de faire plus avec moins. On coupe sur le budget des activités et des sorties; on a même pas les moyens d'acheter un cadeau d'anniversaire aux enfants », déplore M. Grenier.
Le personnel est à bout de souffle. On indique que le taux d'absence est très élevé. En date d'aujourd'hui, en Estrie, 65 employés sont en arrêt de travail. Présentement, on compte un intervenant pour vingt jeunes.
Ce qu'on demande maintenant au gouvernement? Trouver des solutions concrètes. «Nous demandons des états généraux afin de faire la lumière sur la situation. On veut aussi un moratoire au niveau des coupures. Le gouvernement doit s'assoir avec nous pour trouver des solutions.»
