En avril dernier, le travailleur de l'entreprise AFT de Technologies de Fibres Aikawa, Christian Mercier, a perdu la vie alors qu'il se trouvait dans un chariot élévateur. Selon la CNESST, la barrière du quai de chargement aurait coincé la victime contre le volant de l'engin et c'est ce qui a causé son décès.
La Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a dévoilé aujourd'hui la conclusion de son enquête concernant l'accident mortel survenu à l'usine AFT de Technologies de Fibres Aikawa dans le secteur de Lennoxville en avril dernier. Rappelons que Christian Mercier, 56 ans, avait perdu la vie alors qu'il conduisait un chariot élévateur.
Selon l'enquête, deux causes sont attribuables à l'accident. « D'une part, la barrière du quai de chargement qui a coincé le travailleur contre le volant lorsqu'elle s'est introduite dans la cabine du chariot élévateur, explique Julie Fournier, responsable des communications à la direction générale de l'Estrie pour la CNESST. D'autre part, le cariste a croisé l'extrémité de la barrière ouverte alors qu'il effectuait un changement de direction à proximité du quai de chargement. »
« Le matin de l'accident, aux alentours de 9 h, M. Mercier s'est rendu dans la cour de chargement au volant de son chariot élévateur, relate Mme Fournier. Une trentaine de minutes plus tard, un transporteur s'est présenté à la barrière de la cour de chargement et en a demandé l'ouverture. Lorsqu'il s'est avancé dans la cour avec son camion, il a constaté que le cariste était immobile, dans une position anormale. Il était coincé entre la barrière du quai de chargement et le volant de son chariot élévateur. Les services d'urgence ont été appelés sur place et M. Mercier a été transporté au centre hospitalier, où son décès a été constaté. »
Des exigences imposées par la CNESST
Afin d'assurer la sécurité des travailleurs sur les lieux de l'accident, la CNESST a interdit l'utilisation du quai de chargement jusqu'à ce qu'un nouveau moyen de sécurité soit mis en place pour la partie supérieure.
« Des blocs de béton ont été installés à titre de mesure temporaire pour prévenir les chutes puisque la barrière avait été sectionnée, commente Mme Fournier. Des correctifs, qui ont été soumis par l'employeur et acceptés par la CNESST, sont à l'heure actuelle en voie d'être complétés », précise-t-elle.
Depuis cinq ans, 13 travailleurs ont perdu la vie au Québec dans des accidents liés à l'utilisation d'un chariot élévateur. En Estrie, on en compte deux qui sont décédés dans ces types d'accidents.
« La CNESST rappelle que l'employeur a l'obligation de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l'intégrité de ses travailleurs, souligne Mme Fournier. Il a également l'obligation de s'assurer que l'organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l'accomplir sont sécuritaires. En tout temps, l'employeur et les travailleurs doivent faire équipe pour repérer les dangers et mettre en place les moyens nécessaires pour les éliminer ou les contrôler », termine-t-elle.