Il n'est pas rare de voir des dindons sauvages circuler sur le territoire estrien. D'ailleurs sa chasse gagne en popularité et contrairement aux dires, elle n'est pas aussi facile que plusieurs pourraient le croire.
La chasse aux dindons sauvages (28 avril au 19 mai) est en constante croissance en Estrie depuis son ouverture en 2008. La raison : un nouveau gibier. « La popularité de l'activité est en croissance, fait valoir Eric Jaccard, biologiste responsable régional de la faune terrestre. Il y a différents facteurs. C'est un nouveau gibier et cela a toujours un attrait. L'autre élément qui est considérable, c'est que c'est une des rares chasses printanières. Le calendrier est plus libre pour les adeptes de chasse », ajoute-t-il.
Qu'en est-il de son goût? Le biologiste responsable affirme qu'il est particulier. « La viande est plus rouge qu'un dindon d'élevage. Ce n'est pas tout à fait comme la viande de canard. C'est un entre-deux. C'est assez particulier et ça a un goût assez prononcé. C'est quand même savoureux; il suffit de savoir l'apprêter », explique-t-il.
Contrairement à ce que plusieurs pourraient croire, la chasse aux dindons n'est pas chose facile. « C'est un gibier qui offre quand même un bon défi, précise M. Jaccard. C'est un animal quand même assez attentif et qui a une bonne vision. Il est donc assez méfiant. C'est entre autres ce qui fait que la chasse devient de plus en plus populaire », souligne-t-il.
Si plusieurs se demandent pourquoi les dindons sont aussi présents en Estrie, et bien c'est que le climat est favorable. « [Le dindon] est une espèce qui est assez prolifique, illustre le biologiste. Il trouve ses différents besoins en termes d'alimentation et d'abris. Le dindon a une douzaine d'œufs par portée en moyenne. Quand le taux de survie est élevé et que les hivers ne sont pas trop rigoureux : ça contribue avec le milieu forestier à maintenir de bonnes densités de dindons », précise-t-il.
Une récolte intéressante de dindons
La récolte des dindons par les différents chasseurs en 2016 a été intéressante. En effet, on compte au-delà de 2 000 dindons chassés sur le territoire estrien. Si certains se demandent à combien se chiffre la population totale du gibier, aucune donnée n'est encore sur papier.
« Il est possible qu'un jour, on ait des inventaires qui nous permettent d'estimer les populations, mais actuellement, on n'a pas ces données-là », précise M. Jaccard, qui rappelle qu'en Estrie, chaque chasseur a un quota de deux dindons.
Les principales armes qui peuvent être utilisées à la chasse aux dindons sauvages sont l'arbalète et le fusil. « Quand on parle de fusil, c'est une arme à feu, mais pas une carabine. C'est des grenailles multiples; ce n'est donc pas un seul projectile. Le fusil est l'arme la plus populaire », souligne M. Jaccard.
Plusieurs stratégies peuvent être utilisées dans la chasse aux dindons. Précisons que l'appâtage n'est pas autorisé. Toutefois, les chasseurs peuvent user des leurres auditifs et des silhouettes de dindons. « Tout ça mit ensemble avec une bonne connaissance du territoire et un bon sens de l'écoute, souligne M. Jaccard. Il y a différentes techniques : une chasse fine avec plusieurs précautions au niveau du camouflage ou attirer les dindons à l'aide des mécanismes est aussi efficace », ajoute-t-il.
Crédit photos: ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs