Au moment où vous lirez
ces lignes, il a fort à parier qu'une bonne partie de la population du
Haut-Saint-François connaîtra déjà la décision des travailleurs de l'usine
Cascades East Angus quant à l'avenir de l'entreprise.
Dimanche et lundi en
soirée, les employés se sont prononcés par vote sur une proposition déposée par
un groupe d'investisseurs privés incluant un plan de relance et d'importantes
concessions pour le renouvellement de la convention collective.
Malheureusement, le journal était déjà imprimé
au moment du vote de lundi soir. Rencontré lundi matin, au bureau du Syndicat
des travailleurs et travailleuses des pâtes et papiers d'East Angus (CSN)
Pascal Lepitre, secrétaire-trésorier, mentionnait qu'il avait été question que
le résultat du vote soit dévoilé au terme de la soirée, et ce, même si les
employés de bureau devaient se prononcer ce mercredi. « Je ne sais pas si ça a
changé », précise-t-il.
Gino Lévesque, porte-parole du groupe
d'investisseurs privés, ancien directeur de division chez Cascades ayant
également assumé la direction de l'usine à East Angus, a présenté le contenu de
l'offre en répondant aux questions des travailleurs. La convention collective
proposée serait celle qui a été rejetée à 99 % par les travailleurs en mai. En
outre, on proposerait d'abandonner le programme de régime de retraite à
prestations déterminées pour le remplacer par un REER collectif. Cette mesure
affecte évidemment l'ensemble des travailleurs, mais serait particulièrement
difficile à avaler pour ceux qui sont sur le point de prendre leur retraite.
Cela toucherait de 25 à 30 travailleurs selon M. Lepitre. Au niveau financier,
l'échelle salariale demeurerait intacte comprenant des indexations sur un
contrat s'échelonnant sur six ans. Le pécule concernant les vacances resterait
à 2,2 % alors qu'on proposait de le réduire à 2% dans l'offre refusée de mai
dernier.
Les acheteurs potentiels comprendraient le
groupe d'investisseurs privés, le gouvernement du Québec ainsi que le Fonds
d'action de la CSN, qui seraient intéressés à investir dans l'usine. Quant au
projet de coopérative de travailleurs, « la coop est encore dans le décor, mais
elle serait moins importante », d'exprimer M. Lepitre. Rejointe au
téléphone, la présidente du Syndicat national des employés de bureau d'East
Angus, Lisa Cormier, s'est refusée à émettre le moindre commentaire,
mentionnant que les travailleurs étaient en processus de vote. Quant au
président du Syndicat des travailleurs et travailleuses des pâtes et papiers
d'East Angus (CSN), nous n'avions reçu aucun retour d'appel au moment de mettre
sous presse.