C'est ainsi que décrit l'expérience qu'a vécue l'an dernier le nouveau président du comité organisateur du Relais pour la vie à Sherbrooke, François Fouquet. En hommage à sa conjointe Louise, survivante d'un cancer du sein, François accomplissait les 12 heures du Relais pour la première fois.
Il en a d'ailleurs fait l'objet d'une chronique qui a profondément ému les gens de la Société canadienne du cancer (SCC). C'est en invoquant cette chronique que la SCC l'a par la suite contacté pour combler le poste laissé vacant par l'ancienne présidente, Stéphanie Jutras.
« Je vois ce nouveau rôle comme un privilège. Des gens très proches de moi ont été atteints du cancer, certains ont survécu, d'autres non. Tout le monde est touché par le cancer et chaque histoire est unique, affirme le nouveau président du comité organisateur. C'est un privilège de pouvoir dire que tu présides le comité qui organise cette manifestation de l'appui des gens à la cause. »
Une expérience d'une richesse incomparable
Sa première expérience du Relais pour la vie en aura été une très riche et même, surprenante à certains égards. Si les premières heures de l'événement sont remplis d'effervescence, de rires, d'accolades et parfois de larmes, le Relais prend une tout autre dimension au fil de la nuit.
« Il y a un bout dans la nuit, entre 2 h et 5 h, où tout est très calme : tu marches sur le site, tu as ressentis ou ressens de la fatigue, il y a des moments où tu remets en question le pourquoi derrière ta décision de faire le Relais. Puis, tu vois le jour se lever. C'est super beau un lendemain quand tu sais que tu en as un. C'est comme si en douze heures, tu vivais un parcours semblable à celui d'une personne atteinte du cancer. Tu t'aperçois qu'il a des gens autour de toi sur lesquels tu peux t'appuyer », raconte François Fouquet.
3500 lampions éclairent le site toute la nuit, pour célébrer la mémoire des gens décédés ou le courage de ceux qui sont encore là. Aux dires de François, sa conjointe a réalisé la chance qu'elle avait d'être encore là.
« Ma conjointe est une femme très organisée, qui a pris son rendez-vous pour une mammographie préventive dès que la lettre est arrivée par la poste, un peu après ses 50 ans. Le test ayant dévoilé un cancer à un stade précoce, Suzanne a pu être traitée. Dans son cas, on peut se permettre de parler de guérison et non pas de rémission. »
François aurait quant à lui égaré la lettre, comme plusieurs d'entre nous d'ailleurs, et ce, même si son propre père est décédé du cancer il y a quelques années, confiné dans une chambre aux soins palliatifs.
« Le site du Relais pour la vie, tu y entres et tu n'en ressors que le lendemain matin, comme ce fut le cas pour mon père dans sa chambre. Toutes ces analogies avec le parcours d'une personne atteinte du cancer sont bien intéressantes. Un autre aspect captivant est de constater à quel point les gens n'ont pas le nez dans leur téléphone. C'est peut-être le lieu qui cause cela : on est là pendant douze heures, en équipe, en mémoire ou en support de quelqu'un. C'est peut-être aussi que l'on prend réellement conscience de la maladie. »
Objectif : 1100 marcheurs
Le Relais pour la vie 2016 aura lieu le 3 juin, au parc Jacques-Cartier de Sherbrooke. L'objectif de la onzième édition de l'activité a été établit à 120 équipes, pour un total d'un peu plus de 1100 marcheurs. Déjà, une soixantaine d'équipes sont inscrites.
« En pleine nuit, une soupe et des grilled cheese seront servis à tous les participants. Des activités et de l'animation sont aussi prévues tout au long des douze heures du Relais », explique François Fouquet.
Pour sa 11e édition, le Relais a décidé d'opter pour un relayeur, au lieu d'une présidence d'honneur. Il s'agira aussi d'« une » puisque c'est la directrice du Cégep de Sherbrooke, Marie-France Bélanger, qui assumera la première ces nouvelles fonctions.
« Au-delà de la collecte de fonds et des données statistiques, le Relais est un moment de solidarité et d'échange. Le cancer est sournois et s'impose dans l'intimité des personnes qui en sont atteintes et celles de leurs proches. C'est une occasion de ne pas être seul et pour ceux qui se sentent impuissants, de faire quelque chose de concret », affirme Mme Bélanger, dont la belle-sœur est décédée du cancer l'an dernier.
Toute personne intéressée à former une équipe peut s'inscrire en ligne ou passer chercher une trousse d'équipe chez Val Estrie Lincoln (4141, rue King Ouest), partenaire majeur de l'événement.