Depuis quelques semaines, les affiches des divers candidats dans la course à la présente campagne électorale fédérale poussent un peu partout sur les poteaux du Haut-Saint-François et ce n'est pas terminé. Cela marque le début d'une campagne qui connaîtra son apogée le 19 octobre prochain. La course qui s'amorce dans le comté promet d'être intéressante et bien maligne la personne qui pourrait prédire le résultat de ce marathon de 11 semaines.
La présente campagne met en lumière des personnes connues à commencer par le député sortant du Nouveau Parti démocratique (NPD) Jean Rousseau et ex-députée du Bloc Québécois (BQ) France Bonsant. À cela s'ajoute du sang neuf comme Marie-Claude Bibeau du Parti libéral du Canada (PLC) et Gustavo Labrador du Parti conservateur du Canada (PCC). Même si M. Rousseau et Mme Bonsant semblent partir avec une longueur d'avance, du fait qu'ils ont déjà occupé le siège de député, donc relativement connus des électeurs, la course n'est pas gagnée pour autant. Mme Bibeau jouit d'une bonne réputation au niveau professionnel et compte sans doute sur une base provenant du secteur urbain du comté. Elle a également des racines du côté de Compton en étant notamment copropriétaire d'un terrain de camping. Mme Bibeau n'est donc pas totalement inconnue du milieu bien que dans certains secteurs comme le Haut-Saint-François, elle avoue y connaître peu de gens. Pour ce qui est du candidat conservateur, M. Labrador, il aura tout avantage à se faire connaître rapidement des électeurs.
L'histoire du comté nous démontre que l'humeur des électeurs est changeante. La circonscription de Compton-Stanstead n'est un château fort pour aucune formation politique ce qui la rend d'autant plus intéressante. Outre le candidat néodémocrate et bloquiste, nous avons eu au fil des années un représentant libéral et conservateur avec la même personne David Price. Lors de sa première élection sous la bannière conservatrice, M. Price avait délogé le député sortant bloquiste Maurice Bernier. Les statistiques nous démontrent une chose que rien n'est gagné d'avance.
Lors de la dernière campagne électorale, nous avons eu droit, au Québec au déferlement d'une vague orange avec le NPD. Les résultats obtenus sur le site d'Élections Canada lors de cette campagne électorale indiquent que M. Rousseau part avec une confortable avance, mais ces chiffres ne veulent plus rien dire aujourd'hui. En fait, le député néodémocrate l'avait emporté avec 47,6 % des voix pour un total de 24 097 votes. La députée sortante, France Bonsant avait récolté 26 % avec 13 179 voix tandis que le grand perdant, le libéral William Hogg récoltait 12,1 % avec 6 132 votes. La conservatrice Sandrine Gressard Bélanger récoltait 11,8 % avec 5 982 votes tandis que Gary Caldwell fermait la marche avec 2,5 % en récoltant 1 241 voix.
Avec une nouvelle campagne, les compteurs sont remis à zéro. Pour l'instant, il est beaucoup trop tôt pour prétendre quoi que ce soit sur l'issue de la course de fond. Il reste encore plusieurs semaines et un rien au niveau national peut faire basculer les intentions de vote d'un côté comme de l'autre. N'en déplaise aux candidats qui se font la lutte dans les comtés; la performance des chefs influence fortement les intentions de votes des électeurs. Le pouvoir de persuasion des candidats s'en trouve malheureusement diminué. Cependant, ils peuvent tout de même faire une différence dans une lutte serrée; c'est donc à suivre.