Le Centre d'aide et de lutte contre les agressions à
caractère sexuel (CALACS) Agression Estrie célèbre le 35e
anniversaire de sa fondation par un colloque les 17 et 18 septembre prochains. Le
thème du colloque, « Les agressions à caractère sexuel, un problème de
société », cherche à conscientiser les gens au fait qu'il ne s'agit pas d'un
phénomène unique et isolé.
Le CALACS affirme que les agressions à
caractère sexuel concernent tout le monde et tous les domaines.
L'historienne Micheline Dumont, le sociologue Richard Poulin
et Marie-Michelle Whitlock feront partie des conférenciers invités au colloque. Plusieurs
autres intervenants prendront la parole pour exposer la problématique des
agressions à caractère sexuel d'un point de vue juridique, interventionniste et
sociologique. L'événement est ouvert à tous.
Stéphanie Tremblay souligne que ce sont les mêmes statistiques
qui reviennent, année après année. Les comportements n'ont pas réellement
changé et c'est difficile d'estimer s'il y a plus ou moins d'agressions. Toutefois,
on est mieux informés sur la problématique et le tabou tend à vouloir se
dissiper.
« Je ne pense pas qu'il y a 35 ans, autant de femmes auraient
affirmé qu'elles ont été victimes d'une agression à caractère sexuel. Et surtout pas
des personnalités publiques! », explique Stéphanie Tremblay en référence à
la récente campagne #AgressionNonDénoncée
lancée par la Fédération des femmes du Québec à l'automne 2014. La journaliste Michèle Ouimet est l'une des
personnalités qui ont brisé le silence.
#AgressionNonDénoncée fait suite à l'affaire Jian Ghomeshi, cet ex-animateur de
CBC accusé d'agressions sexuelles par une dizaine de femmes à l'automne 2014. Depuis,
des centaines de femmes ont brisé le silence et ont dénoncé l'agression dont
elles ont été victimes.
« Les femmes dénoncent à visage découvert, ce qui
démontre une évolution positive, note Mme Tremblay. Le 35e
anniversaire permet de réfléchir sur ce qui a été fait au cours des années. Il reste
encore énormément de travail à faire sur les préjugés et les tabous, par
exemple sur l'habillement des jeunes filles. On peut toutefois compter sur un
réseau de services bien implanté partout au Québec. Les services sont adaptés
aux besoins et des actions concrètes ont été réalisées. »
Toute personne intéressée à participer au colloque trouvera
un formulaire en ligne.
Celui-ci doit être acheminé par la poste ou par fax au CALACS Agression Estrie
avant le 21 août.