L'attentat d'Ougadougou qui ont coûté la vie de six coopérants québécois le 15 janvier dernier ne mets pas en péril les futurs projets de coopération internationale, Burkina Faso inclut, selon le directeur par intérim du Carrefour de solidarité internationale (CSI), Étienne Doyon.
Selon lui, les projets de coopération et de développement international, autant pour les grandes organisations internationales que pour les plus petites organisations non-gouvernementales (ONG), seront maintenus en Afrique.
« Oui, ça déstabilise le pays et les populations locales qui sont souvent vulnérables avant même que ces événements ne se produisent », affirme M. Doyon, aussi agent de projets et de stages en Afrique et Haïti au CSI. Selon lui, ces situations de crise ne peuvent pas ne pas arriver, en faisant notamment référence à la crise de 2012 au Mali, alors que des groupes rebelles ont voulu déclarer l'autonomie de certaines régions du nord du pays.
« Ici, on voit ça comme une crise mais là-bas, c'est bien pire que ce qu'on imagine. Habituellement, ces conflits partent des inégalités que vivent les populations, explique M. Doyon, qui s'est rendu sur le terrain, en Afrique de l'Ouest. On ne peut pas arrêter tous les projets de coopération et de développement, mais on peut certainement en réviser les paramètres pour réduire les risques pour les volontaires. Mais il faut maintenir la solidarité internationale, c'est tellement important! »
Selon Étienne Doyon, le risque est maintenant partout puisque les États-Unis sont constamment sur un pied d'alerte et que même le Canada a été visé. Burkina Faso signifie « pays des hommes intègres » : les acteurs locaux travaillent activement à réaliser de belles initiatives et déploient beaucoup d'efforts pour améliorer les conditions de vie des gens.
« C'est un devoir moral que nous avons que de trouver un moyen de poursuivre la solidarité. Il n'y a pas de solution miracle, mais on peut être conscients des dangers et se doter des bons outils. D'ailleurs, toutes les organisations en ont et travaillent en partenariat avec des organisations locales sur le terrain », affirme M. Doyon.
« Les coopérants partent presque toujours accompagnés par des organisations qui sont bien structurées et qui ont de l'expérience sur le terrain, renchérit la ministre du Développement internationale et de la Francophonie », Marie-Claude Bibeau.
La députée fédérale de Compton-Stanstead a elle-même déjà travaillé sur le terrain au Maroc et au Bénin alors qu'elle était à l'emploi de l'Agence canadienne de développement international (ACDI).
« Les coopérants ont le réflexe de s'inscrire à l'ambassade du Canada dans le pays où ils vont réaliser leurs projets, ils se tiennent informés des règles et des recommandations suivant l'actualité et la situation dans la région. Je crois que les gens qui font de la coopération le font vraiment pas vocation. Ce ne sont pas non plus toutes les organisations qui vont dans les lieux les plus à risque. Heureusement qu'il y en a, c'est nécessaire! Mais les organisations évaluent de façon constante les risques dans différents pays et de la coopération, il s'en fera encore », conclut la ministre.